AES – Émirats : le pacte du diable

0
86

Le 20 mai 2025, une ombre s’est abattue sur le Sahel. En recevant Cheikh Shakhboot Bin Nahyan Al Nahyan, ministre d’État des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, les généraux Assimi Goïta du Mali et Abdourahamane Tiani du Niger ont scellé une alliance qui, sous couvert de coopération, soulève des soupçons d’un pacte aux desseins troubles. Officiellement, il s’agit de renforcer les liens historiques, avec des promesses de développement économique. Mais derrière les sourires diplomatiques et les poignées de main, un agenda plus sinistre semble se dessiner : une stratégie orchestrée pour déstabiliser le Sahel et l’Algérie, ennemi juré d’Abou Dhabi et de son allié marocain, au profit d’intérêts sionistes.

Les visites simultanées du ministre émirati dans deux capitales de l’AES ne sont pas un hasard. Les Émirats, avec leur manière pétrolière, offrent une alternative séduisante. Sécurité, agriculture, industrie, mais les observateurs avertis y voient une façade. Ce qui se joue ici, c’est une alliance stratégique où l’AES, en s’alignant avec les Émirats, risque de devenir un pion dans un jeu géopolitique bien plus vaste.

Le nœud du problème réside dans l’hostilité déclarée des Émirats envers l’Algérie. Abou Dhabi, main dans la main avec le Maroc, ne cache pas son soutien à Rabat, rival historique d’Alger, notamment sur la question du Sahara occidental. Les Émirats, cherchent à affaiblir l’influence algérienne au Sahel, perçue comme un obstacle à leurs ambitions régionales et à celles de leurs alliés, y compris Israël, dont le rapprochement avec le Maroc s’intensifie depuis les accords d’Abraham de 2020.

Le titre du « pacte du diable » n’est pas anodin. Les Émirats, en s’immisçant dans le Sahel, ne se contentaient pas de financements ou de projets de développement. Des rumeurs persistantes, évoquent des campagnes de désinformation financées par Abou Dhabi pour discréditer l’Algérie et semer la zizanie entre Alger et ses voisins sahéliens. L’objectif ? Renforcer l’axe Maroc-Émirats-Israël et sécuriser les intérêts stratégiques. Mais le prix à payer pourrait être lourd. En s’alignant avec les Émirats et, par extension, avec le Maroc, l’AES risque d’exacerber les tensions régionales, transformant le Sahel en un champ de bataille par procuration.

Ce « pacte du diable » n’est pas seulement une affaire de rivalités entre États. Ce sont les populations du Sahel – confrontées à la pauvreté, au terrorisme et aux crises climatiques – qui risquent d’en payer le prix. Les promesses des émirats de développement, sert avant tout à alimenter des agendas étrangers, elle ne fera qu’aggraver la méfiance et les divisions.

Les dirigeants de l’AES doivent garder à l’esprit que, dans ce jeu d’ombres, les alliances opportunistes peuvent rapidement se retourner contre ceux qui les concluent. Car, ce pacte risque de n’être qu’une nouvelle page dans la longue histoire des ingérences étrangères en Afrique, où les promesses de prospérité masquent trop souvent des desseins bien plus sombres.                   Riad

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici