L’African National Congress (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud depuis 1994, pourrait connaître un tournant majeur en 2027. Selon des informations exclusives rapportées par The South African, d’éminents membres du parti pousseraient le milliardaire Patrice Motsepe à briguer la présidence de l’ANC lors de la prochaine élection interne. Une manœuvre qui suscite autant d’espoirs que de scepticisme.
D’après des sources proches des instances dirigeantes, Motsepe, fondateur d’African Rainbow Minerals et président de la Confédération africaine de football (CAF), serait envisagé comme futur président de l’ANC, avec à ses côtés le ministre de la Police, Senzo Mchunu, en tant que vice-président, et Oscar Mabuyane, Premier ministre du Cap-Oriental, comme secrétaire général. Pour certains cadres du parti, cette configuration représenterait une opportunité de renouvellement. « Motsepe incarne une image propre, loin des scandales qui ont éclaboussé l’ANC ces dernières années. Ses compétences en gestion et son expérience dans le privé pourraient redonner crédibilité au parti », confie un membre anonyme de la direction. Toutefois, le milliardaire n’est pas le seul en lice. Fikile Mbalula, secrétaire général de l’ANC, nourrirait également des ambitions pour le poste suprême. En coulisses, une bataille d’influence l’opposerait au vice-président Paul Mashatile, tandis que Panyaza Lesufi, Premier ministre du Gauteng, tenterait de rester en dehors des rivalités. Ce dernier a d’ailleurs récemment déclaré ne pas convoiter de poste au sein du « Top 8 » de l’ANC, préférant « apprendre avant de prétendre diriger ». L’éventualité d’une présidence Motsepe a enflammé les débats en ligne. Sur les réseaux sociaux, les Sud-Africains partagent leurs doutes et leurs critiques. « Donc ça tourne entre les familles Motsepe, Radebe et Ramaphosa. Ils veulent se relayer pour gouverner le pays. Ils veulent tous leur part du gâteau sud-africain », dénonce Sandiso Clement Nhlapo, reflétant une lassitude face aux dynasties politiques. Thabo Chabedi, un supporter des Mamelodi Sundowns (club détenu par Motsepe), tempère : « Son succès dans les affaires est indéniable, mais cela ne fait pas de lui un bon président». Plus cinglant, Gerald Jonkers estime que « sa proximité avec Cyril Ramaphosa [son beau-frère] discrédite sa candidature », tandis que Riri Solomon l’exhorte à « refuser, car la politique salira son nom ». Si Motsepe acceptait de se lancer, cela marquerait un virage vers une direction plus technocratique pour l’ANC, en quête de légitimité après des années marquées par les scandales de corruption et un déclin électoral. Mais son manque d’expérience politique directe et ses liens avec l’élite économique pourraient aussi alimenter les accusations de « capture » du parti par les intérêts privés. À deux ans de l’échéance, les jeux sont loin d’être faits. Une chose est sûre : la course à la succession s’annonce âpre, et l’ANC devra choisir entre continuité et rupture.






























