Située en plein cœur du chef-lieu de la daïra de Bethioua, dans la wilaya d’Oran, l’agence Sonelgaz, logée dans un local exigu jouxtant le parking des taxis inter-wilayas et mitoyen à l’annexe des PTT, est censée desservir les communes de Bethioua, Aïn El Bia et Mers El Hadjadj. Mais ce qui devait être un point de service public efficace s’apparente aujourd’hui à un véritable cauchemar pour les usagers. Le local, vétuste et délabré, est dépourvu de climatisation, et d’aération. La salle d’attente, saturée par la chaleur étouffante, n’offre aucun siège aux clients, contraints de patienter à même le sol, dans des conditions indignes. À l’intérieur, l’état des lieux frôle l’abandon : détritus entassés dans un coin, appareils hors d’usage, et un téléviseur plasma jeté au sol, recouvert d’une couverture qui sert de fortune à certaines personnes. Une dame âgée, accompagnée de son enfant, n’a trouvé mieux pour s’asseoir que ce “matelas improvisé”, faute de mieux. Les scènes de désordre sont devenues monnaie courante, notamment lors des journées de paiement. L’absence totale d’organisation génère des files interminables, des tensions, et une atmosphère chaotique. Les chaînes humaines s’étirent jusqu’à l’extérieur, sous un soleil accablant, sans aucune prise en charge ni priorité pour les personnes âgées ou les femmes accompagnées d’enfants. Pire encore, l’après-midi de dimanche dernier, après plusieurs heures d’attente, les usagers ont été informés que le réseau était en panne. Une annonce tardive qui a contraint de nombreuses familles à rebrousser chemin, pour revenir dès le lendemain, dans l’espoir de pouvoir enfin régler leur facture et éviter la coupure. Plusieurs témoignages recueillis sur place dénoncent une gestion défaillante et un mépris manifeste envers les citoyens. Les habitants des trois communes desservies ne comprennent pas comment un service aussi vital que l’électricité peut être maintenu dans un tel état d’abandon. Cette situation alarmante interpelle directement les responsables locaux et les instances nationales. À l’heure de la numérisation et de la modernisation des services publics, comment tolérer de telles conditions de réception, dans un secteur aussi stratégique que l’énergie ? Les citoyens, eux, attendent des actes concrets. Car derrière chaque facture non payée, c’est une famille qui risque de plonger dans le noir. Rafik
