Les relations économiques entre l’Algérie et la France traversent une crise majeure, exacerbée par les mesures du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, selon Michel Bisac, président de la Chambre franco-algérienne de commerce et d’industrie. Ces décisions, perçues comme un obstacle au rétablissement des liens commerciaux, contrastent avec le renforcement de la coopération algéro-italienne, marquée par la visite du président Abdelmadjid Tebboune en Italie le 23 juillet. Accompagné d’une délégation de ministres et d’hommes d’affaires, Tebboune a signé 40 accords commerciaux, un signal fort d’un pivot stratégique qui érode l’influence traditionnelle de la France en Afrique du Nord, notamment dans les secteurs économique et sécuritaire, où l’Algérie demeure un fournisseur clé de gaz naturel pour l’Italie.
Bisac déplore cette dérive, notant que « l’Algérie recherche ses intérêts, tout comme l’Italie », une logique qui voit Rome progresser là où Paris stagne. Les médias français soulignent que ce rapprochement, s’appuyant sur des décennies de partenariat énergétique, fragilise la position française, autrefois dominante dans la région. Dans ce climat tendu, Sabrina Sabahi, députée française d’origine algérienne, et Akli Mellouli, sénateur écologiste, ont engagé des initiatives pour apaiser la crise, rencontrant des hommes d’affaires français confrontés à des obstacles croissants. Sabahi insiste sur Twitter : « Les investisseurs français sont heureux en Algérie et ne veulent pas que ce partenariat s’effondre pour des raisons politiques », plaidant pour une vision élargie des relations bilatérales au-delà des débats sur l’immigration.
Cette crise reflète un choix stratégique de l’Algérie, qui diversifie ses alliances tout en capitalisant sur ses ressources énergétiques. Mellouli, sur son compte, appelle à une diplomatie parlementaire pour désamorcer les tensions, soulignant que « tous les sujets, même les plus épineux, doivent être abordés pour progresser ». Pourtant, l’absence de dialogue risque d’approfondir le fossé.
L’enjeu est clair : l’Algérie, en s’orientant vers l’Italie, affirme son indépendance économique, mais la France doit réévaluer sa stratégie pour ne pas perdre un partenaire historique. Les initiatives parlementaires offrent une lueur d’espoir, mais leur succès dépendra d’une volonté politique mutuelle. Dans un monde où les intérêts économiques dictent les alliances, l’Algérie trace sa voie, laissant à la France le défi de se réinventer ou de voir son influence s’effriter davantage en Méditerranée. Riad






























