Dans un retentissant procès au pôle économique et financier de Sidi M’hamed, le procureur de la République a requis, jeudi 8 mai 2025, de lourdes peines contre plusieurs figures politiques algériennes, accusées de fraudes massives lors de la collecte des parrainages pour l’élection présidentielle de septembre 2024. Au cœur de ce dossier explosif, trois anciens candidats à la magistrature suprême : Saïda Neghza, influente présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Belkacem Sahli, ex-ministre, et Abdelhakim Hamadi.
Le parquet a frappé fort, réclamant dix ans de prison ferme assortis d’une amende d’un million de dinars algériens pour chacun de ces poids lourds de la scène politique. Ces réquisitions, d’une rare sévérité, reflètent la gravité des charges retenues : abus de confiance, détournement de fonds et violation des règles de transparence financière. Le procureur a pointé du doigt des pratiques présumées frauduleuses, entachant leurs campagnes électorales et leurs activités professionnelles, dans un scandale mêlant politique et soupçons de financements occultes.
L’étau judiciaire s’est également resserré sur une dizaine d’autres accusés, parmi lesquels des élus locaux, des cadres de la CGEA, des proches de Saïda Neghza – dont l’un de ses fils – et plusieurs citoyens impliqués. Pour ces derniers, le ministère public a requis des peines de cinq à huit ans d’emprisonnement, assorties de la même amende d’un million de dinars. Fait marquant, un mandat d’arrêt international a été émis contre le second fils de Saïda Neghza, en fuite à l’étranger et également visé par l’enquête.