Algérie : Le Sahara, laboratoire martien sur Terre

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L’Algérie, avec ses paysages arides et ses formations géologiques uniques, s’impose comme un terrain d’étude privilégié pour les scientifiques traquant les origines de la vie sur Mars. Loin des annonces sensationnalistes, des recherches concrètes menées par des équipes internationales et algériennes explorent les analogies entre les environnements terrestres extrêmes et la planète rouge.

Depuis plusieurs années, des missions scientifiques ciblent le Sahara algérien, notamment la région du « Tassili n’Ajjer » (classée au patrimoine mondial de l’UNESCO) et le « Hoggar ». Ces zones, riches en gypse, sulfates et argiles, présentent des similitudes frappantes avec les terrains analysés par les rovers martiens de la NASA, comme « Perseverance ».

En 2020, une étude publiée dans la revue « Astrobiology » (source : [NASA Astrobiology Program](https://astrobiology.nasa.gov)) a souligné l’importance des dépôts de sulfates algériens, formés lors de la « crise de salinité messinienne » il y a 5,96 à 5,33 millions d’années. Ces roches, comparables à celles identifiées dans le cratère martien de Jezero, pourraient aider à comprendre comment des micro-organismes terrestres survivent en milieu hyperaride – une piste pour détecter d’éventuelles formes de vie passées sur Mars.

L’Algérie collabore avec des institutions comme le  « CNRS » (France) et la « NASA » dans le cadre du programme « Planetary Science and Astrobiology ». En 2023, une équipe de l’Université d’Oran a participé à une mission de prélèvements dans le désert du Sahara, utilisant des spectromètres de masse portables pour identifier des biosignatures chimiques (carbone organique, sulfures). Ces outils sont des répliques de ceux embarqués sur la mission « ExoMars » de l’Agence spatiale européenne (ESA), prévue pour 2028.

« Le Sahara algérien est une machine à remonter le temps. Ses roches nous renseignent sur les processus qui pourraient avoir préservé des traces de vie sur Mars », explique le Dr. Kamel Mouellef, géologue à l’Université de Tamanrasset.

Si l’Algérie n’a pas encore de programme spatial ambitieux, sa géologie exceptionnelle attire des chercheurs du monde entier. En avril 2024, l’agence spatiale allemande (DLR) a annoncé un projet de formation de scientifiques algériens aux techniques d’analyse des roches martiennes, en partenariat avec l’ « ASAL » (Agence Spatiale Algérienne). Cependant, les défis restent nombreux : accès limité aux technologies spatiales, et tensions géopolitiques qui complexifient les collaborations.

Malgré l’enthousiasme, les experts rappellent qu’aucune preuve de vie extraterrestre n’a été découverte à ce jour. Les récentes rumeurs autour d’une « carrière de Sidi Boutbal », un site non répertorié dans les publications scientifiques, illustrent les risques de désinformation.  « Les analogies terrestres ne prouvent pas la vie sur Mars, mais elles guident nos hypothèses », tempère le Pr. Fatima Zohra Ksentini, astrobiologiste à l’Université de Constantine.

 

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