Un tournant diplomatique se dessine avec la réception par le président Abdelmadjid Tebboune d’une lettre de félicitations signée par Donald Trump à l’occasion du 63e anniversaire de l’indépendance, célébré le 5 juillet. Publiée ce mardi 8 juillet en début d’après-midi par la Présidence algérienne, cette missive, bien que marquée par une petite confusion sur la date de l’indépendance américaine – décalage horaire- (le 4 juillet plutôt que le 5), souligne une volonté de renforcer les liens entre les deux nations. Ce geste intervient après un premier accord de défense en Afrique, un appel du chef de la diplomatie américaine, et une visite de patrons algériens aux États-Unis, signalant une réorientation stratégique de Washington vers Alger.
La lettre, au ton chaleureux, met en avant une « solidité et pérennité » du partenariat, soulignant des avancées communes dans la stabilité régionale, la lutte antiterroriste, et la sécurisation des frontières, tout en vantant une coopération économique prometteuse. Trump aspire à approfondir les échanges commerciaux et culturels, dessinant un avenir « plus sûr et prospère » pour les deux peuples. Ce message, contrastant avec les lettres envoyées la veille au Japon et à la Corée du Sud – annonçant une hausse de 25 % des droits de douane – place l’Algérie dans une position privilégiée, suggérant des négociations pour un traitement préférentiel face à cette mesure globale.
Alger, avec ses atouts indéniables, se positionne comme un partenaire stratégique de choix pour les États-Unis. Sa position géographique au cœur de la Méditerranée et du Maghreb, combinée à ses vastes réserves de gaz et de pétrole – faisant d’elle le troisième exportateur mondial d’hydrocarbures – en fait un acteur énergétique clé. À cela s’ajoutent une armée robuste, deuxième puissance africaine, et une diplomatie panafricaine influente, notamment via son soutien aux causes postcoloniales. Ces atouts, renforcés par une jeunesse dynamique et un potentiel industriel croissant, offrent à l’Algérie un levier pour négocier des termes avantageux et diversifier ses partenariats.
Cette missive marque une opportunité historique. L’Algérie peut tirer parti de cette dynamique pour sécuriser des partenariats économiques avantageux et renforcer sa position géopolitique, tout en préservant sa souveraineté. Si Alger profite de cette opportunité et joue ses cartes avec finesse, exploitant son rôle énergétique et sa diplomatie panafricaine, cette coopération pourrait redéfinir les équilibres en Afrique du Nord, à condition que Trump honore ses promesses. Riad
