L’Algérie est confrontée à une tendance inquiétante : l’essor fulgurant de la consommation de boissons énergisantes, notamment chez les jeunes. Ces produits, souvent perçus comme un moyen d’accroître la concentration, d’améliorer les performances sportives ou de lutter contre la fatigue, dissimulent des risques sanitaires majeurs. Pourtant, ils sont en vente libre, accessibles même aux plus jeunes, sans réel contrôle.
Derrière les promesses marketing de ces canettes se cache une réalité alarmante. Riches en caféine, en taurine ou en ginseng, ces boissons peuvent causer des troubles cardiaques, de l’hypertension et, dans des cas extrêmes, entraîner la mort. Les professionnels de la santé et les associations, tirent la sonnette d’alarme : la consommation anarchique de ces produits met en péril des publics vulnérables, tels que les enfants, les adolescents, les femmes enceintes ou allaitantes, et les personnes atteintes de maladies chroniques comme le diabète ou l’épilepsie.
Un arrêté interministériel de 2022 impose un étiquetage spécifique et la vente sur des étals dédiés, mais en pratique, ces règles peinent à être respectées. Les boissons énergisantes continuent d’être vendues dans des commerces sans distinction, et la sensibilisation auprès des consommateurs reste insuffisante.
Cette situation illustre un problème plus large : un équilibre fragile entre les logiques commerciales et la santé publique. La soif de profit semble trop souvent primer sur la sécurité des consommateurs. Les autorités doivent agir avec plus de fermeté, non seulement en renforçant les contrôles, mais aussi en intensifiant les campagnes de sensibilisation pour informer sur les dangers de ces boissons.
Au-delà des réglementations, c’est une question de responsabilité collective. Parents, éducateurs et commerçants ont un rôle à jouer pour protéger les jeunes générations de ces produits nocifs, dont l’impact sur la santé peut être dévastateur.
L’Algérie ne peut se permettre d’ignorer les leçons tirées ailleurs, où l’usage excessif de boissons énergisantes a déjà causé des tragédies. Prévenir plutôt que guérir : voilà ce que nous devons retenir avant que cette consommation incontrôlée ne devienne un véritable fléau de santé publique.
