Après la condamnation, lundi 31 mars, de vingt-quatre prévenus, dont Marine Le Pen, dans l’affaire des assistants parlementaires européens du Rassemblement national, la cheffe de file de l’extrême droite a fait appel. Un second procès pourrait ainsi se tenir à l’été 2026, soit quelques mois avant l’élection présidentielle de 2027. Une perspective que Marine Le Pen qualifie de « très bonne nouvelle », bien que son parti multiplie les attaques contre l’institution judiciaire.
Depuis deux jours, les cadres du Rassemblement national et leurs alliés martèlent les mêmes accusations sur les plateaux de télévision et à la radio. Éric Ciotti, député proche du RN, dénonce sur « BFMTV « un « gouvernement des juges », tandis que Jordan Bardella, président du parti, va plus loin sur « CNEWS », évoquant une « tyrannie des juges ».
La décision du tribunal correctionnel de Paris a suscité des réactions jusqu’au sommet de l’État. François Bayrou s’est dit « troublé par l’énoncé du jugement », tandis que le Premier ministre a suggéré d’ouvrir une réflexion sur l’exécution provisoire des peines. Cette disposition empêche pour l’instant Marine Le Pen de se présenter à la présidentielle de 2027, en raison de l’inéligibilité de cinq ans prononcée à son encontre. François Bayrou, lui-même jugé dans une affaire similaire il y a un an, avait finalement été relaxé.
Face à cette vague de critiques, l’institution judiciaire se défend. « Ludovic Friat », président de l’Union syndicale des magistrats, rappelle sur « RFI » que le jugement est le fruit de plusieurs années d’instruction, de semaines d’audience et d’un long délibéré :
> « J’invite nos concitoyens à lire la décision du tribunal, ils verront de quoi on parle. »
Les attaques se concentrent notamment sur « Bénédicte de Perthuis », la magistrate spécialisée en affaires financières qui a condamné Marine Le Pen. Depuis l’annonce du verdict, elle fait l’objet de menaces de mort et de messages de haine, relayés notamment par des sites d’extrême droite, qui l’accusent d’être une juge politisée. Elle a été placée sous protection policière.






























