Ce mardi 7 janvier 2025, la chambre d’accusation près de la Cour de justice d’Alger examinera le dossier de l’ancien ministre de la Jeunesse, Abdelkader Khomri, ainsi que de plusieurs cadres, poursuivis pour leur implication présumée dans des affaires de corruption touchant le secteur de la jeunesse, selon le quotidien arabophone Echourouk. Les faits reprochés incluent un gaspillage de plus de 620 milliards de centimes dans des projets liés au ski, au « Cirque Amar », aux jeux aquatiques, et à d’autres activités.
L’ancien ministre Abdelkader Khomri, ainsi que l’ancien directeur général de la jeunesse, BS, font face à de lourdes accusations. Quatre autres responsables de l’Agence nationale des loisirs et de la jeunesse (ANALJ) sont en détention provisoire, parmi lesquels le président du conseil d’administration, le directeur général et le responsable des finances de l’agence. En tout, plus de 60 accusés, dont des personnes morales et des sociétés privées, sont impliqués pour avoir sous-entendu des projets dans des conditions jugées suspectes.
L’affaire porte sur des accords passés entre le ministère de la Jeunesse et plusieurs sociétés pour l’organisation d’activités récréatives et la création de villages pour enfants. Ces projets ont été financés par l’ANALJ, alors que le ministère ne disposait pas d’un budget dédié. Un montant de plus de 620 milliards de centimes a été mobilisé pour ces initiatives dans cinq wilayas (Constantine, Tébessa, Annaba, et autres), avec un budget spécifique de 156 milliards attribué de manière douteuse aux entreprises privées.
Ces villages devaient être équipés d’infrastructures modernes, incluant des piscines, des patinoires, des jeux d’eau, des attractions pour enfants et le « Cirque Amar ». Cependant, les enquêtes ont révélé des malversations : importation de jouets de mauvaise qualité en provenance de Chine, surcoûts exorbitants pour des équipements loués localement, et falsification des cahiers de charges.
L’enquête a également révélé que plusieurs sociétés ont obtenu des contrats sans respecter les procédures d’appel d’offres imposées par la loi sur les marchés publics. Certaines transactions dépassant 800 millions de centimes ont été conclues directement, avec une liste de bénéficiaires approuvées par le gouvernement sans respect des normes légales en vigueur.
Les accusés font face à des accusations graves : Abus de fonction, détournement et gaspillage délibéré de fonds publics et octroi de privilèges industriels lors de contrats publics, en violation des dispositions législatives. De plus, Khomri est poursuivi pour enrichissement illicite et blanchiment d’argent. Les sociétés impliquées sont accusées d’avoir influence des agents publics pour obtenir des avantages industriels. La décision de la chambre d’accusation permettra de déterminer si le dossier sera renvoyé à la section économique et financière pour instruction finale et programmation du procès.