Corruption : Netanyahou jugé pour la 27e fois

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Le Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahou, s’est présenté mardi pour la 27e fois depuis le 10 décembre 2024 devant le tribunal de district de Tel Aviv, où il est jugé pour corruption, fraude et abus de confiance. Ce procès, qui s’éternise depuis mai 2020, continue de diviser profondément la société israélienne, alors que le dirigeant est également sous pression pour sa gestion des suites de l’attaque du 7 octobre 2023.

Selon le quotidien hébreu « Yediot Ahronot », les juges ont autorisé l’avocat de Netanyahou, Amit Haddad, à tenir quatre séances supplémentaires pour clore la phase principale de témoignage, prévue pour s’achever le 7 mai. « Après cette étape, le contre-interrogatoire de M. Netanyahou débutera », a précisé le journal. Mais à son arrivée au tribunal, Netanyahou a esquivé les questions des journalistes sur sa responsabilité dans l’échec du 7 octobre 2023, un événement considéré par les responsables israéliens comme le plus grand fiasco militaire et de renseignement de l’histoire du pays, ayant terni l’image d’Israël et de son armée à l’échelle internationale.

Le procès, initialement prévu à la Cour centrale de Jérusalem, a été déplacé à Tel Aviv pour des raisons de sécurité, le tribunal disposant d’une salle d’audience fortifiée. Netanyahou fait face à des accusations dans trois affaires distinctes, connues sous les noms de dossiers 1000, 2000 et 4000. Le dossier 1000 reproche à Netanyahou et à sa famille d’avoir reçu des cadeaux de luxe, d’une valeur estimée à 700 000 shekels (environ 186 000 dollars), de la part de riches hommes d’affaires comme le producteur hollywoodien Arnon Milchan, en échange de faveurs politiques. Le dossier 2000 l’accuse d’avoir négocié avec Arnon Mozes, éditeur de « Yediot Ahronot », une couverture médiatique favorable en échange de mesures législatives visant à freiner un journal concurrent, « Israel Hayom ». Enfin, le dossier 4000, le plus grave, concerne des avantages réglementaires accordés à Shaul Elovitch, ancien propriétaire du site d’information Walla et dirigeant de la société de télécommunications Bezeq, en échange d’une couverture positive de Netanyahou et de sa famille.

La séance de mardi a été marquée par des tensions palpables. Plusieurs familles de prisonniers israéliens retenus à Gaza ont interpellé Netanyahou dans la salle d’audience, l’accusant d’avoir « abandonné les otages et de les avoir laissés mourir ». Ces critiques font écho aux manifestations récurrentes devant le tribunal, où des proches des otages, encore au nombre d’une centaine selon les estimations, reprochent au Premier ministre de privilégier sa survie politique au détriment des négociations avec le Hamas. Les juges eux-mêmes ont interrogé Netanyahou sur ces accusations, ajoutant une pression supplémentaire à un procès déjà hautement médiatisé.

Netanyahou, risque jusqu’à 10 ans de prison pour les accusations de corruption et 3 ans pour fraude et abus de confiance. Alors que le procès entre dans une phase cruciale, son issue reste incertaine, d’autant que le dirigeant continue de jongler entre ses obligations judiciaires et la gestion d’un conflit régional qui n’en finit pas. Ce 27e passage au tribunal pourrait bien être un tournant, tant pour Netanyahou que pour l’avenir politique d’Israël.                            Riad

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