Des yachts à Monaco, la misère à Beyrouth

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La justice française s’attaque à un symbole de la haute sphère libanaise. Najib Mikati, ex-Premier ministre et milliardaire, est visé par une enquête pour « biens mal acquis », aux côtés de son frère Taha.

Au cœur du dossier : une fortune bâtie sur des montages offshore, de luxueuses acquisitions en France et ailleurs, et un possible contournement du fisc. Une plainte déposée par le Collectif des victimes des pratiques frauduleuses au Liban et l’association Sherpa a mis le feu aux poudres.

Pendant que le Liban sombre dans le chaos, certains de ses dirigeants  ou ex-dirigeants  semblent avoir trouvé refuge dans les palaces parisiens et les ports de luxe. L’écart entre l’opulence affichée et l’effondrement du pays est indécent.

Mikati nie fermement les accusations, affirmant que ses biens sont « clairs, légaux et transparents ». Mais l’affaire dépasse sa seule personne : elle rappelle que Paris reste, trop souvent, une terre d’accueil pour des fortunes dont l’origine interroge.

L’affaire, relancée par une plainte du Collectif des victimes des pratiques frauduleuses au Liban et de l’association Sherpa, illustre une fois de plus l’écart vertigineux entre la richesse insolente de certains dirigeants et la misère dans laquelle s’enfonce leur pays. Tandis que le Liban s’effondre sous le poids d’une crise politique, sociale et économique sans précédent, ses élites, elles, prospèrent… à Paris, à Monaco ou sur la Côte d’Azur.

Cette enquête, qui s’inscrit dans la lignée des affaires de « biens mal acquis », n’est pas seulement une affaire judiciaire : elle est une affaire morale. Elle pose la question de la responsabilité des anciennes puissances coloniales, ici la France  dans l’accueil complaisant des fortunes douteuses en provenance du Sud global.

Peut-on continuer à fermer les yeux sur ces investissements luxueux quand, à Beyrouth, l’électricité manque, les hôpitaux ferment, et l’école publique s’effondre ? Peut-on tolérer que des yachts amarrés à Nice soient le miroir inversé des pénuries de pain à Tripoli ?

Bien sûr, Najib Mikati, comme tout citoyen, bénéficie de la présomption d’innocence. Il conteste fermement les accusations, affirmant que le patrimoine familial est « clair, légal et transparent ». Mais au-delà des procédures, cette affaire illustre une mécanique trop familière : celle de la fuite des richesses nationales vers les paradis du capital, pendant que les peuples, eux, restent enfermés dans la pauvreté.  Riad

 

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