Algérie : une économie qui dépasse ses frontières

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Le dernier rapport de suivi de la Banque mondiale (BM) sur la situation économique de l’Algérie pour l’automne 2024 fait état d’une solide performance dans tous les secteurs d’activité. Le représentant de la Banque mondiale en Algérie, Kamel Braham, a qualifié ce rapport, de « des plus positifs ». Très peu de pays ont pu réaliser un tel taux de croissance, a-t-il déclaré, mettant en avant un chiffre oscillant entre 3 % et 4 % au cours des trois dernières années.

Derrière ces chiffres encourageants, plusieurs indicateurs semblent effectivement au vert : une inflation maîtrisée, passant de 9 % en 2023 à 4 % en 2024, une balance commerciale légèrement excédentaire, et des équilibres budgétaires prometteurs. Plus surprenant encore, cette croissance ne repose pas uniquement sur les hydrocarbures, dont la production a baissé, mais sur une diversification économique touchant des secteurs comme les services, l’industrie et même une agriculture résiliente malgré un déficit pluviométrique. Une diversification encore fragile

Cette diversification est saluée comme un signe encourageant, mais elle reste encore à consolider. Les experts de la Banque mondiale mettent en avant des pistes à explorer pour renforcer cette dynamique : améliorer l’environnement des affaires, rendre les marchés de facteurs plus efficaces, ou encore augmenter la productivité des entreprises publiques. Sur ce dernier point, il est évident que des efforts supplémentaires pourraient faire de l’Algérie un acteur compétitif sur les marchés internationaux.

Un autre défi majeur pour l’Algérie sera de s’adapter aux exigences croissantes de la transition écologique. Le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM) de l’Union européenne, qui taxera les produits à forte empreinte carbone à partir de 2026, représente une épée de Damoclès pour les exportateurs algériens. Mais, comme le souligne Daniel Prinz, expert en économie à la Banque mondiale, cette contrainte pourrait aussi devenir une opportunité. En « verdissant » ses productions, l’Algérie pourrait à la fois réduire les coûts liés au CBAM et exploiter ce virage pour moderniser son industrie.

La solidité actuelle ne doit donc pas masquer la vigilance nécessaire. La croissance algérienne, bien qu’encourageante, est encore sensible aux fluctuations des prix du pétrole. Si les indicateurs restent au vert, c’est dans la durée que se jouera le véritable pari économique du pays : celui d’une diversification durable, capable de libérer enfin l’Algérie de sa dépendance historique aux hydrocarbures.

Par Riad

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