Entre les lignes: Quand les réseaux sociaux s’attaquent aux gangs !

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Face à l’emprise croissante des gangs de quartier et à la propagation du trafic de drogue, des citoyens algériens prennent les devants. Sur les réseaux sociaux, des pages voient le jour pour dénoncer publiquement les délinquants et sensibiliser les habitants des quartiers populaires. Une initiative controversée, entre engagement citoyen et dérives potentielles.

Les administrateurs de ces pages affichent un objectif clair : alerter la population et inciter les autorités à agir. Des publications comme « Attention, ce jeune vend de la drogue à l’immeuble numéro 5» ou encore « Un tel a agressé un voisin hier soir » illustrent cette volonté de pointer du doigt les auteurs présumés de délits. Si certains applaudissent ces efforts comme un soutien aux forces de sécurité, d’autres mettent en garde contre les dangers d’accusations non fondées et d’une justice parallèle incontrôlée.

En Algérie, les quartiers populaires sont confrontés à une montée alarmante de la criminalité. Trafic de drogue, agressions, consommation galopante de psychotropes : autant de phénomènes qui empoisonnent le quotidien des habitants. Depuis 2014, des substances comme le Tramadol, le Lyrica ou le Pregabalin, vendues sous des surnoms évocateurs comme « Saroukh », « Blue » et « Red », inondent les rues. Ces pilules hallucinogènes, détournées de leur usage médical, s’imposent comme une nouvelle arme de destruction massive chez les jeunes. Malgré les efforts des autorités pour sécuriser les zones touchées, la tâche reste ardue. Les réseaux sociaux, en donnant la parole aux citoyens, agissent ainsi comme un levier de pression. Toutefois, ces initiatives anonymes posent une question essentielle : jusqu’où peut-on aller pour dénoncer ?

La dénonciation est souvent perçue, dans les sociétés modernes, comme un acte de civisme. Mais quand elle se fait sur Internet, elle peut rapidement franchir la ligne rouge. Publier des informations sensibles ou des accusations sans preuve peut devenir une arme dangereuse. Certains y voient une opportunité de régler des comptes personnels, d’autres craignent pour la vie privée des personnes ciblées. En fin de compte, ces pages reflètent un mal-être profond et une demande urgente d’éliminer ce fléau. Si elles ne remplacent pas le rôle des institutions, elles témoignent de l’espoir d’une société où les citoyens prennent part activement à la lutte contre l’insécurité. Reste à savoir si cet engagement parviendra à équilibrer prévention et respect des droits fondamentaux. Riad

 

 

 

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