Depuis le 5 mars 2024, plus de 300 médecins étrangers diplômés hors de l’Union européenne (PADHUE) ont entamé une grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de travail précaires et exiger leur régularisation.
Au Centre hospitalier d’Hirson, dans l’Aisne, trois praticiens participent activement au mouvement. “Nous travaillons avec des contrats de trois à six mois, renouvelables à chaque échéance. À chaque fin de contrat, l’incertitude est pesante : impossible de se projeter dans l’avenir”, témoigne l’un d’eux.
Malgré leur expérience et leur engagement dans les hôpitaux français, ces médecins restent soumis à un statut précaire, avec des salaires bien inférieurs à ceux des praticiens hospitaliers. En effet, les PADHUE perçoivent entre 1 700 et 2 400 euros par mois, soit l’équivalent d’un interne, un montant bien en deçà de leur niveau de compétence et de responsabilité.
Le Dr Zoubir Moussa Benyacine, en poste à Hirson depuis 2017, critique le concours des épreuves de vérification des compétences (EVC), passage obligé pour espérer une titularisation. “Nous demandons la reconnaissance de notre expérience et de nos compétences sur dossier, plutôt qu’un concours aléatoire”, plaide-t-il.
Le maire d’Hirson, Jean-Jacques Thomas, soutient pleinement la mobilisation. Il rappelle que trois médecins sur dix dans l’Aisne sont des PADHUE, un chiffre qui souligne leur rôle essentiel dans la lutte contre la pénurie médicale. “Avec l’expérience, on sait si on est compétent ou non. Mais là, ce n’est pas un simple examen, c’est un concours dont le niveau varie chaque année”, déplore-t-il.
En janvier 2024, Emmanuel Macron et l’ex-Premier ministre Gabriel Attal avaient promis des régularisations pour pallier la crise des déserts médicaux. Plusieurs mois plus tard, ces engagements restent lettre morte.






























