France-Algérie : Menaces de mort contre la députée Sabrina Sebaihi

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La députée écologiste Sabrina Sebaihi a révélé, mardi 11 mars, avoir été submergée par des menaces de mort et des insultes racistes suite à ses prises de position sur les relations franco-algériennes et ses critiques envers le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Une situation qui met en lumière les tensions persistantes entre les deux pays et les risques encourus par les personnalités publiques issues de la diaspora.

Élue d’origine algérienne et vice-présidente du « groupe d’amitié France-Algérie » depuis le 6 mars, Sabrina Sebaihi a décrit un « déferlement de haine » sans précédent : plus de 1 000 messages haineux en 24 heures, accusant la parlementaire d’être « un agent d’Alger » ou une « traître à la nation ». Ces attaques, principalement sur X (ex-Twitter), Facebook, Instagram et par courriel, se sont intensifiées après une interview accordée au média algérien « TSA Algérie ».

Lors de cet entretien, elle a fustigé l’attitude de Bruno Retailleau, qu’elle accuse de « se comporter en petit boutiquier et non en homme d’État » et de nourrir les tensions avec l’Algérie. « M. Retailleau doit encore penser que la France dispose d’un gouverneur général à Alger », a-t-elle ironisé, dénonçant un « racisme propre à son monde d’idées ».

Lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale, la députée a souligné que toute évocation de l’Algérie dans son travail parlementaire déclenche « systématiquement » des menaces. « Ce climat délétère rend notre travail extrêmement difficile et empoisonne la vie de nombreux citoyens », a-t-elle déploré, évoquant notamment sa proposition de résolution de 2024 condamnant le massacre du 17 octobre 1961, où des Algériens furent tués à Paris sous l’autorité du préfet Maurice Papon.

Sabrina Sebaihi a annoncé son intention de porter plainte  contre les auteurs de ces messages, après en avoir recensé la majorité. Son équipe juridique prépare un dossier qui pourrait viser autant les individus identifiables que les plateformes accusées de modération laxiste.

Cette affaire intervient dans un contexte de crise diplomatique latente entre Paris et Alger, marquée par des désaccords sur la mémoire coloniale, les visas et la coopération économique. Elle soulève aussi des questions sur la sécurité des élus issus de l’immigration, souvent pris pour cible dans des débats polarisés.  Riad

 

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