Gaza sacrifiée pour un prix Nobel

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Le monde assiste à une mascarade troublante : le criminel de guerre Benjamin Netanyahu, Premier ministre de l’entité  israélienne, a officiellement proposé Donald Trump pour le prix Nobel de la Paix. Cette annonce, faite lors d’un dîner privé à la Maison Blanche le 7 juillet, a été accueillie avec une lettre remise en main propre, célébrant les prétendues prouesses pacifiques de Trump, notamment les Accords d’Abraham. Pourtant, cette nomination soulève une ironie amère : elle émane d’un homme accusé de crimes de guerre à Gaza, où plus de 57 000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants, ont péri en 21 mois, et vise un président américain ayant soutenu des frappes dévastatrices, y compris contre l’Iran, tout en caressant l’idée d’expulser deux millions d’habitants de Gaza pour en faire une « Riviera du Moyen-Orient ».

Cette proposition, loin d’être un hommage à la paix, apparaît comme une stratégie cynique. Netanyahu, confronté à une coalition fragile et à une accusation de la Cour pénale internationale, cherche un allié de poids en Trump, dont les frappes conjointes contre l’Iran en juin ont renforcé son assise politique. De son côté, Trump, obsédé par ce prix qu’il juge mérité depuis des années – malgré ses échecs diplomatiques notoires – voit dans cette nomination une validation de son image de « faiseur de paix ». Mais la réalité contredit ce récit : le conflit à Gaza perdure, les négociations de cessez-le-feu avec Hamas stagnent, et le projet de relocalisation des Palestiniens, bien que tempéré en public, reste une option évoquée, suscitant l’indignation des Nations unies et des leaders arabes.

Sur les réseaux sociaux, l’absurdité de cette démarche est dénoncée : certains y voient une « parodie macabre », d’autres un « soutien mutuel entre bourreaux ». Le timing est révélateur : alors que les pourparlers à Doha peinent à avancer, avec des divergences sur la fin définitive de la guerre et le sort des 50 otages, cette nomination détourne l’attention des exactions quotidiennes – bombardements, famine imminente, enfants amputés par milliers. Trump, qui a déjà comparé ses actions à celles de Truman à Hiroshima, semble prêt à revendiquer un succès, même fictif, tandis que Netanyahu insiste sur un contrôle sécuritaire permanent de Gaza, écartant toute solution à deux États.

Cette nomination n’est pas qu’une aberration symbolique ; elle reflète un jeu de pouvoir où la paix est un prétexte. Le Nobel, historiquement critiqué pour ses choix controversés, risque ici de devenir une farce si ce duo parvient à influencer le comité.  Riad

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