Une délégation d’imams et de responsables musulmans européens a été reçue ce lundi par le président de l’entité israélienne Isaac Herzog à Jérusalem. Portée par l’imam de Drancy (Seine-Saint-Denis) figure controversée pour ses positions pro-israéliennes, a réitéré son appel à la lutte contre le Hamas. Cette initiative a été organisée par ELNET (European Leadership Network), une organisation se présentant comme indépendante. La délégation, composée d’imams de France, Belgique, Pays-Bas, Royaume-Uni et Italie, a suscité des réactions contrastées dans un contexte de tensions régionales exacerbées.
Parallèlement, le carnage à Gaza jette une ombre sombre sur cette initiative. Depuis 21 mois, plus de 57 000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants, ont péri sous les bombardements, selon des estimations humanitaires, tandis que des milliers d’autres sont amputés ou souffrent de la famine imminente. Dans ce contexte, la présence d’imams soutenant implicitement l’auteur de ces exactions – en rencontrant Herzog sans condamner les opérations militaires – suscite une indignation croissante. Des posts trouvés sur X dénoncent une « trahison des valeurs islamiques » et un « soutien aux génocidaires », reflétant un sentiment de colère au sein des communautés musulmanes européennes, bien que ces allégations restent sujettes à débat.
Cette visite risque d’approfondir les divisions. Si elle vise à promouvoir le dialogue, elle doit s’accompagner d’une prise de position claire sur les souffrances à Gaza pour éviter d’être perçue comme une approbation tacite des violences. Sans cela, elle pourrait alimenter un fossé entre les leaders religieux et leurs fidèles, tout en compliquant davantage les relations euro-israéliennes dans un Moyen-Orient déjà fracturé.
