Une ligne rouge a été franchie. En diffusant une vidéo truquée du président Djamel Abdel Nasser, prétendument accusateur envers l’Algérie, la chaîne saoudienne « Al Arabiya » ne s’est pas contentée d’un énième biais éditorial : elle s’est livrée à une opération de falsification historique par intelligence artificielle. Une manipulation grossière, certes, mais dont les intentions sont graves.
L’Algérie, par la voix de l’APS, n’a pas tardé à réagir, dénonçant une campagne organisée, ciblée, et clairement orchestrée pour semer la discorde entre deux piliers de la conscience arabe : Alger et Le Caire.
Cette entreprise de désinformation n’a rien de spontané. Elle survient à un moment où les rapprochements politiques et stratégiques entre l’Algérie et l’Égypte dérangent. À qui profite la division ? À qui profite le mensonge ? Les réponses sont à peine voilées : à ceux qui ont fait le choix de tourner le dos à la cause palestinienne, à ceux qui applaudissent la normalisation, à ceux qui veulent réécrire l’histoire pour blanchir leur compromission.
Non, Abdel Nasser n’a jamais remis en cause l’engagement de l’Algérie. Non, il n’a jamais ignoré les sacrifices de ses frères d’Alger. L’archive est absente des documents officiels, de la presse internationale, des mémoires militaires. Elle n’existe que dans les serveurs de l’intelligence artificielle et les bureaux des faussaires de l’histoire.
Faut-il rappeler le rôle de l’Algérie dans la guerre d’Octobre 1973 ? Faut-il rappeler que le président Boumediene, au prix d’un voyage à Moscou, avait débloqué des armes pour l’armée égyptienne ? Faut-il rappeler les soldats algériens tombés sur le front, loin de chez eux, pour l’unité arabe ?
Face à cette offensive médiatique qui frôle le sabotage diplomatique, il est essentiel de défendre la mémoire, la vérité, et la fraternité forgée par la lutte, le sang et la solidarité. Les campagnes d’Al Arabiya ne visent pas seulement l’Algérie. Elles cherchent à fracturer ce qu’il reste d’un monde arabe déjà affaibli.
Mais ce qui dérange aujourd’hui, c’est cette Algérie debout, lucide, fidèle à ses principes, et refusant la normalisation au rabais. Ce qui gêne, c’est cette Égypte qui, sous Abdel Fattah Al-Sissi, appelle à une force arabe unie. Ce qui inquiète, ce sont les convergences, les solidarités, les résistances.
L’Histoire ne se falsifie pas. Pas avec des vidéos truquées. Pas avec des montages numériques. Et sûrement pas par ceux qui ont fait du mensonge une ligne éditoriale. Riad






























