Le président burundais Évariste Ndayishimiye a affirmé dans une interview à la BBC détenir « des renseignements crédibles » indiquant que le Rwanda envisage d’attaquer son pays.
Il a également accusé Kigali d’avoir tenté de fomenter un coup d’État au Burundi il y a dix ans, une situation qu’il compare à l’implication présumée du Rwanda dans le conflit en République démocratique du Congo (RDC).
Le Rwanda a rapidement réagi, qualifiant ces accusations de « surprenantes » et affirmant que les deux pays coopèrent en matière de sécurité, notamment sur leur frontière commune, fermée depuis plus d’un an.
Malgré des rapports accablants des Nations unies, Kigali a toujours nié tout soutien au groupe rebelle M23, qui s’est récemment emparé de vastes territoires dans l’est de la RDC, avec, selon ces rapports, l’appui direct des troupes rwandaises. De même, le Rwanda rejette toute implication avec le groupe rebelle burundais Red Tabara, que Ndayishimiye qualifie de force supplétive du M23, utilisée pour « déstabiliser le Burundi ».
« Nous savons que [le président rwandais Paul Kagame] a un plan pour attaquer le Burundi », a déclaré Ndayishimiye. « Mais les Burundais n’accepteront pas d’être tués comme les Congolais. Nous sommes des combattants. » Il a toutefois précisé que son pays privilégiait le dialogue pour résoudre cette crise et n’avait pas l’intention d’attaquer le Rwanda.
Le président burundais a également exhorté Kigali à respecter un accord de paix signé entre les deux pays, estimant que le Rwanda n’avait pas tenu ses engagements. Selon lui, les auteurs du coup d’État de 2015 au Burundi auraient été soutenus par Kigali, qui aurait recruté, entraîné et financé des combattants dans le camp de réfugiés de Mahama.
Ce regain de tensions entre les deux voisins intervient alors que la région des Grands Lacs reste secouée par de multiples crises sécuritaires et diplomatiques.
