Le président Tebboune : réinventer la Ligue arabe

0
157

Dans une allocution percutante prononcée lors du 34e sommet arabe à Bagdad, lue en son nom par le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, le président Abdelmadjid Tebboune a appelé avec force à réformer la Ligue arabe. Il juge cette institution inadaptée aux réalités et aux défis du XXIe siècle. Créée dans un contexte historique révolu, la Ligue, qui a récemment célébré ses 80 ans, peine à répondre aux crises qui secouent le monde arabe, des conflits en Palestine, au Liban et en Syrie, aux instabilités politiques et économiques au Soudan, en Libye, au Yémen et en Somalie.

Le président Tebboune a raison de souligner l’urgence de cette refonte. La Ligue arabe, jadis un symbole d’unité, semble aujourd’hui dépassée face à un « nouveau climat international » marqué par la prédominance de la force sur le droit. L’occupation israélienne, qui impose une vision unilatérale d’une paix au détriment de la cause palestinienne et de la stabilité régionale, illustre l’impuissance actuelle de l’organisation. De même, l’absence d’une action arabe concertée a laissé place à des ingérences étrangères, hypothéquant l’avenir de plusieurs nations arabes.

Cet appel à la réforme n’est pas seulement un constat d’échec, mais une invitation à l’action collective. M. Tebboune insiste sur la solidarité comme pilier de la réponse arabe, notamment envers le Liban et la Syrie, dont l’unité et la souveraineté sont cruciales pour la stabilité régionale. Il appelle également à intensifier les efforts pour résoudre les crises internes, afin de contrer les interventions extérieures qui aggravent les fractures.

L’Algérie, à travers son mandat au Conseil de sécurité de l’ONU, s’efforce de porter cette vision d’un monde arabe uni et souverain. Mais pour que la Ligue arabe redevienne un acteur influent, elle doit se doter de mécanismes modernes, capables de répondre aux « évolutions rapides et aux enjeux sans précédent » de notre époque. Cela implique une refonte de ses priorités, de ses modes d’action et, surtout, une volonté politique partagée.

Le message du président Tebboune est clair : l’unité arabe n’est pas une option, mais une nécessité historique et morale. Face à un monde où les règles du jeu international sont bousculées, la Ligue arabe doit se réinventer pour défendre les aspirations d’une nation arabe à la croisée des chemins. L’avenir de la région en dépend.          Riad

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici