À chaque tournant de la question du Sahara Occidental, la communauté internationale se trouve face à un choix clair : défendre le droit ou céder à la pression politique. Le Conseil de Sécurité à l’épreuve du droit et de la conscience ?
Aujourd’hui, sous l’impulsion de Washington, certains s’apprêtent à franchir une ligne rouge historique en tentant d’imposer au Conseil de Sécurité une « solution d’autonomie » présentée comme la seule base de négociation entre le Maroc et le Front Polisario. Une démarche aussi dangereuse que cynique, car elle vide de son sens le principe même du droit à l’autodétermination.
Or, nul organe, fût-il le Conseil de Sécurité, ne peut réécrire la Charte des Nations Unies ni substituer la diplomatie des puissants à la légitimité du droit. L’article 1(2) de la Charte est sans ambiguïté : les peuples ont le droit de disposer d’eux-mêmes. Ce principe n’est pas négociable, il n’est pas une faveur octroyée par les États, mais un droit fondamental, conquis au prix du sang et inscrit dans la conscience universelle depuis la fin du colonialisme.
Transformer l’« autonomie » en un résultat final, c’est confondre l’outil avec la fin, la contrainte avec la liberté. C’est surtout légitimer une occupation que le temps et les armes n’ont jamais réussi à normaliser. Une telle orientation du Conseil de Sécurité équivaudrait à récompenser l’agression, à bafouer la légitimité internationale et à consacrer l’injustice comme méthode de règlement des conflits.
Depuis la Résolution 1514, la règle est restée la même : la décolonisation passe par un choix libre, authentique, supervisé par les Nations Unies. L’histoire de la Namibie, du Timor-Oriental, de l’Érythrée ou du Soudan du Sud le prouve. Pourquoi le Sahara Occidental devrait-il devenir l’exception ?
L’ONU a été fondée pour protéger les peuples, pas pour les trahir. Si le Conseil de Sécurité se met au service des ambitions expansionnistes du Maroc, il trahira non seulement la cause sahraouie, mais aussi les principes mêmes de la Charte qui le fonde. Ce jour-là, ce ne sera pas seulement le Sahara qui sera en danger, mais le droit international lui-même. Riad






























