Quelles mesures prendre ? Recrudescence alarmante des divorces en Algérie

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Le phénomène du divorce en Algérie atteint aujourd’hui des niveaux alarmants, avec plus de 87 600 cas enregistrés en 2024, soit une moyenne de 240 séparations par jour. Cette tendance inquiétante a été au cœur d’un colloque scientifique organisé récemment par le Haut Conseil islamique, où le Dr Kamel Bouzidi, président de la Commission de la fatwa, a livré une analyse détaillée des causes et solutions possibles à ce phénomène social grandissant. S’appuyant sur des fondements religieux, le Dr Bouzidi a rappelé que si le divorce est autorisé en islam, il demeure l’acte licite le plus détesté par Dieu, notamment lorsqu’il est prononcé sans motifs valables ni respect du cadre religieux. Selon lui, il existe plusieurs types de divorces, selon les circonstances : obligatoire (dans les cas d’abstinence prolongée ou de nuisance grave), recommandé (en cas de comportements préjudiciables), interdit (lorsqu’il est dicté par des pressions extérieures), et déconseillé (s’il aurait pu être évité par la communication et la patience).Le conférencier a ensuite dressé un tableau des causes principales du divorce en Algérie, variant selon les générations. Parmi les facteurs les plus cités figurent la toxicomanie, l’alcoolisme, l’irresponsabilité conjugale, les erreurs de choix du partenaire, la dissimulation de maladies ou de défauts avant le mariage, ainsi que l’ingérence des familles ou proches dans la vie du couple. D’autres motifs incluent l’infertilité, les maladies chroniques, les mariages imposés, les déséquilibres financiers, sociaux ou d’âge, la jalousie excessive, les violences conjugales et l’infidélité. Au-delà du constat, le Dr Bouzidi a plaidé pour des solutions préventives. Il a mis l’accent sur la nécessité de former et d’accompagner les jeunes avant le mariage, afin de les sensibiliser aux responsabilités qu’implique la vie à deux. Il propose un programme structuré d’accompagnement psychologique, social et spirituel, destiné à renforcer les fondations du couple et à anticiper les difficultés. Le conférencier a aussi appelé les institutions religieuses, sociales et éducatives à jouer un rôle actif dans la prévention, notamment en développant des programmes de sensibilisation au sein des mosquées, centres culturels et établissements scolaires. Enfin, il a souligné l’importance de la recherche scientifique pour mieux cerner les origines profondes du divorce en Algérie et proposer des politiques publiques adaptées, dans un contexte où les tribunaux sont submergés par les affaires familiales. La stabilité de la cellule familiale, a conclu le Dr Bouzidi, constitue un pilier fondamental pour l’équilibre social, et sa préservation requiert des efforts collectifs, coordonnés et durables.

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