Rabat s’enflamme ! (Vidéo)

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Moroccan security

Le Maroc tremble sous les pas d’une jeunesse en quête de dignité. À Rabat, Agadir, Casablanca, Marrakech ou encore Souk Sebt, la rue gronde, secouée par une vague de colère que ni les interpellations massives ni les interdictions de manifester ne parviennent à étouffer.

Tout est parti d’un drame glaçant : la mort de huit femmes enceintes dans un hôpital public d’Agadir, censé être un lieu de vie, devenu tombeau. Ce drame a agi comme un catalyseur, révélant au grand jour les failles criantes du système de santé marocain. Un hôpital sans moyens, sans médicaments, sans équipements. Et derrière ces murs délabrés, une injustice systémique que les Marocains, notamment les jeunes, ne veulent plus accepter.

Portée par la génération Z, la protestation s’organise, s’intensifie. Des groupes comme « GenZ 212 », apparus sur des plateformes comme Discord, appellent à une réforme réelle des services publics. Leur message est clair : santé, éducation, dignité. Et surtout, la fin d’un système rongé par la corruption. Mais au lieu de l’écoute, c’est la répression qui répond.

Face à cette mobilisation, les autorités ont choisi la manière forte : plus de 100 interpellations rien qu’à Rabat, des dizaines d’autres à travers le pays, des sit-in interdits, des militants de l’AMDH arrêtés, des vidéos montrant des heurts avec la police, des jeunes embarqués sans ménagement. Réprimer une demande de justice sociale, c’est ajouter la blessure à l’humiliation. Les slogans entendus dans la rue parlent d’eux-mêmes : « Le peuple veut mettre fin à la corruption », « C’est une honte, c’est un scandale… un cimetière ou un hôpital ? »

Le Maroc a beau multiplier les annonces de réformes prometteuses, mais les résultats tardent à venir. Dans les hôpitaux, les pénuries de médicaments, le manque d’équipements et la surcharge du personnel sont devenus la norme. Dans les écoles, les inégalités territoriales explosent. Pour les jeunes Marocains, cette situation n’est plus tenable. Ils ne veulent plus attendre.

Le pouvoir marocain est aujourd’hui à la croisée des chemins : écouter ou ignorer, réformer ou réprimer, reconstruire ou

contenir. Car ce mouvement, bien qu’encore embryonnaire, peut marquer un tournant. Il ne s’agit pas d’une révolte anarchique, mais d’un sursaut de conscience porté par une génération qui refuse d’être sacrifiée. À Rabat comme ailleurs, la rue ne réclame pas la lune. Elle demande la vie. Et cela devrait suffire à faire trembler les murs du pouvoir. Riad

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