Syrie : l’Iran en quête d’influence

0
150
A handout picture provided by the office of Iran's Supreme Leader Ayatollah Ali Khamenei on February 25, 2019 shows him (R) meeting with Syrian President Bashar al-Assad in Tehran. - Assad met Iran's supreme leader Ali Khamenei today in his first to the Islamic Republic since the start of the Syrian conflict. During the meeting, Assad expressed his gratitude to Iran for all that it has done for Syria during the conflict, according to the Syrian presidency's account on the Telegram messaging app. (Photo by HO / IRANIAN SUPREME LEADER'S WEBSITE / AFP) / == RESTRICTED TO EDITORIAL USE - MANDATORY CREDIT "AFP PHOTO / IRANIAN SUPREME LEADER'S WEBSITE/ SANA" - NO MARKETING NO ADVERTISING CAMPAIGNS - DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS ==

Depuis le début du conflit syrien, l’Iran s’est positionné comme un pilier du soutien à Bachar el-Assad, s’engageant militairement et diplomatiquement pour préserver son influence régionale. Aujourd’hui, cette stratégie semble vaciller face à une réalité géopolitique en mutation.

Les forces du régime syrien reculent dans le nord-ouest du pays, incapables de contrer l’avancée de l’opposition sans le soutien de leurs alliés. Pourtant, la Russie, censée jouer un rôle clé dans cette contre-offensive, se montre étrangement silencieuse. Alors que Moscou a été un partenaire stratégique crucial depuis 2015, son engagement actuel apparaît tiède. Certains y voient une manœuvre pour rappeler à Damas et à Téhéran qu’ils ne peuvent plus exploiter indéfiniment sa puissance militaire à leur seul avantage.

Pour l’Iran, la situation est d’autant plus critique que sa propre présence militaire en Syrie a été affaiblie. Les frappes israéliennes répétées ont visé des cadres des Gardiens de la révolution et du Hezbollah, réduisant considérablement sa marge de manœuvre. Dans ce contexte, Téhéran n’a d’autre choix que de miser sur la diplomatie pour tenter de sauver la face.

Mais ces efforts se heurtent à plusieurs obstacles. D’abord, la Turquie, qui soutient les factions armées dans le nord-ouest, reste inflexible. Les Iraniens espéraient que la Russie exercerait une pression sur Ankara pour limiter l’offensive de l’opposition. Or, le discours de Moscou envers la Turquie reste vague et conciliant, ce qui alimente la frustration de Téhéran.

L’attaque récente contre le consulat iranien à Alep est venue ajouter une couche d’humiliation. La condamnation ferme de cet acte par Téhéran, accompagnée de menaces d’actions légales, montre à quel point la République islamique perçoit cette situation comme une atteinte directe à sa souveraineté et à son influence.

Alors que le ministre iranien des Affaires étrangères multiplie les visites diplomatiques, notamment à Damas et Ankara, une question se pose : ces démarches suffiront-elles à inverser la tendance ? Ou bien l’Iran est-il condamné à voir son rôle en Syrie réduit à une position marginale, victime des jeux d’intérêts de Moscou et d’Ankara ?

Le conflit syrien, autrefois un terrain d’expansion pour Téhéran, est en train de devenir un champ de bataille où son influence est de plus en plus contestée. Une évolution qui pourrait redéfinir durablement les équilibres de pouvoir au Moyen-Orient.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici