
La saga de TikTok aux États-Unis dépasse la simple question de sécurité nationale pour révéler une lutte acharnée pour le contrôle du discours autour du conflit israélo-palestinien. Derrière les craintes d’espionnage chinois via ByteDance, se dessine une motivation plus sombre : étouffer la vague pro-palestinienne qui inonde la plateforme.
Alors que l’interdiction menace, ce débat expose comment lobbies et décideurs, sous couvert de protection, cherchent à museler une voix populaire qui remet en cause le récit dominant sur Gaza. À l’aube de cette controverse, TikTok n’est plus qu’une application : c’est un champ de bataille où la liberté d’expression se heurte à la realpolitik.
Dès novembre 2023, Mike Gallagher, architecte de la loi d’avril 2024 forçant ByteDance à vendre l’application sous peine d’interdiction, avouait que TikTok « pousse les jeunes à soutenir le Hamas ». Cette focalisation sur les vidéos virales pro-palestiniennes , témoignages de Gaza, critiques des bombardements dénonce une peur viscérale : TikTok brise le monopole médiatique occidental, exposant les exactions en temps réel et humanisant la souffrance palestinienne.
Le projet d’acquisition par un consortium incluant Oracle – fondé par Larry Ellison, mécène sioniste notoire – et Andreessen Horowitz, lié à des néoconservateurs pro-israéliens, semble taillé pour reprendre le contrôle. TikTok a embauché Erica Mindel, ex-instructrice de l’IDF et « sioniste passionnée », pour lutter contre la haine, et plusieurs anciens de l’Unité 8200, unité de renseignement controversée, pour la modération. MintPress News révèle des partenariats avec CyberWell, ONG proche du gouvernement israélien. Ces recrutements, alors que l’ADL pousse pour l’interdiction, suggèrent une infiltration pour censurer les voix pro-palestiniennes, transformant une app populaire en outil de propagande.
Sur les réseaux, Elon Musk dénonce une « censure étatique », tandis que des créateurs juifs défendent TikTok comme un « véhicule pour la Torah ». Cette division illustre le paradoxe : née en Chine, la plateforme devient un rempart contre le narratif dominant, où les 148 pays reconnaissant la Palestine contre 46 pour l’entité israélienne, montrent un monde en évolution. Washington, allié indéfectible de Tel-Aviv, résiste, mais cette saga TikTok pourrait accélérer un basculement, exposant l’hypocrisie des lobbies qui, sous couvert de sécurité, protègent un récit biaisé.
Cette bataille n’est pas qu’américaine : elle résonne en Europe, où la France et l’Allemagne, sous pression des mêmes forces, hésitent à condamner les transferts d’armes via Fos-sur-Mer. TikTok incarne une génération qui refuse le silence. Le silence face à Gaza n’est pas une option, TikTok, malgré ses failles, reste un espace où la vérité palestinienne résonne. Riad





























