Après un procès marathon de plus de dix heures, la cour d’appel du conseil judiciaire d’Oran a rendu son verdict, ce 18 avril 2025, dans une retentissante affaire de trafic de drogue. L’ancien président du club de football WA Mostaganem, Sofiane B., surnommé « Guenfouda », ainsi que deux autres accusés, Ali B., alias « Kazawa », et Tayeb M., ont été condamnés à 20 ans de prison ferme. Ce jugement fait suite à la saisie, le 1er décembre 2021, de 10 kg de cocaïne et 72 kg de kif traité, une opération qui avait mis en lumière l’ampleur du narcotrafic dans la région.
Neuf personnes étaient poursuivies dans ce dossier. Parmi elles, le frère de Tayeb M. et un autre accusé ont été acquittés, tandis que les autres prévenus ont écopé de peines allant de 5 à 15 ans d’emprisonnement. Les chefs d’accusation retenus contre les condamnés incluent la possession, le transport, le stockage et la vente illégale de stupéfiants au sein d’un groupe criminel organisé, ainsi que le blanchiment d’argent et la contrebande, des actes jugés comme portant atteinte à la sécurité nationale et à la santé publique.
Ce verdict confirme les peines prononcées en première instance par le tribunal d’Oran, une décision qui illustre la sévérité des autorités algériennes face à la montée du trafic de drogue dans le pays. Selon des rapports récents, l’Algérie est devenue une plaque tournante du narcotrafic en Afrique du Nord, en raison de son voisinage avec le Maroc, pays producteur de la drogue, et sa position géographique entre les routes de production (Afrique de l’Ouest) et les marchés européens. La saisie de 2021 à Oran, l’une des plus importantes de ces dernières années dans la wilaya, avait révélé des réseaux structurés impliquant des figures locales influentes, à l’image de Sofiane B., dont l’implication a choqué le milieu sportif.
Cette affaire met en lumière les défis auxquels l’Algérie fait face pour endiguer le fléau de la drogue, un phénomène qui alimente la criminalité organisée et fragilise la société. Si les peines lourdes prononcées envoient un signal fort, elles soulignent aussi l’urgence d’une stratégie globale, alliant répression, prévention et coopération régionale, pour contrer cette menace grandissante. Riad