La publication au Journal officiel (n° 47) de la loi sur la mobilisation générale, adoptée le 19 juillet 2019 et validée par le Parlement, marque une étape stratégique pour l’Algérie. Défini comme l’ensemble des mesures visant à transformer les forces armées, les institutions, l’économie et les ressources nationales d’un état de paix à un état de guerre, ce texte place la défense nationale au cœur des priorités. En concentrant les capacités humaines, matérielles, économiques et financières sur l’effort de guerre, cette loi ambitionne de renforcer l’Armée nationale populaire (ANP) à protéger l’unité, l’intégrité territoriale et l’espace terrestre, aérien et maritime du pays face à toute menace imminente ou agression, dans un contexte de tensions croissantes au Sahel et au Moyen-Orient.
Décrétée par le président de la République en Conseil des ministres en cas de danger grave – qu’il s’agisse d’une atteinte aux institutions, à l’indépendance ou au territoire –, la mobilisation générale redéfinit les priorités nationales. Les services publics et privés, bien qu’opérationnels, orienteront leurs efforts vers les besoins militaires, suspendant les fins de service, réactivant les réservistes et retardant les retraites des fonctionnaires clés. Cette préparation, mêlant actions communes et spécifiques, vise à assurer une transition rapide et efficace, portant la disponibilité opérationnelle de l’ANP à son apogée, un signal clair de résilience dans un monde marqué par des conflits asymétriques et des menaces hybrides.
La force militaire algérienne, pilier de cette stratégie, bénéficie d’un renforcement notable ces dernières années. Dotée d’un arsenal moderne – incluant des chasseurs Sukhoi Su-30, des systèmes antiaériens S-400 et une flotte de drones de combat –, l’ANP s’appuie sur une tradition de discipline et une expérience forgée dans la guerre d’indépendance. Avec un armement sophistiqué et des exercices réguliers dans des conditions sahariennes et montagneuses, elle se positionne comme l’une des armées les plus puissantes d’Afrique du Nord.
Cette loi prend une résonance nouvelle dans un climat de défiance régionale, où les rivalités avec le Maroc et les pressions migratoires exacerbent les tensions. Elle témoigne d’une Algérie déterminée à préserver sa souveraineté. À l’heure où les menaces se diversifient – du terrorisme aux cyberattaques –, cette loi positionne l’Algérie comme un acteur prêt à répondre. Riad






























