TRAFIC DE DROGUE : La justice publie les identités des trafiquants

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La justice algérienne a entamé l’application de la nouvelle loi 25-03, modifiant et complétant la loi 04-18 sur la prévention des stupéfiants et psychotropes, marquant un tournant dans la lutte contre le trafic de drogue.

Depuis mercredi, le parquet près la cour d’appel d’Alger, via le pôle judiciaire de Sidi M’hamed, publie officiellement les photos et identités complètes des trafiquants impliqués dans des crimes flagrants ou graves, une mesure inédite visant à protéger la sécurité publique et accélérer les arrestations. Cette décision, parmi les plus strictes de l’histoire législative nationale, intervient alors que les autorités jugent la consommation croissante, notamment chez les jeunes, comme une menace directe pour la stabilité du pays.

La loi autorise le parquet à divulguer ces informations lorsque cela est jugé nécessaire. Le premier cas emblématique concerne une affaire révélée mardi 19 août, où le juge d’instruction de Sidi M’hamed a ordonné la détention provisoire de cinq suspects après la saisie de 235 000 comprimés d’ecstasy. Le parquet a détaillé qu’un groupe criminel de huit personnes était impliqué, dont deux arrêtées en flagrant délit : Ataf El Hadi, 51 ans, et Nqazi Rabah, 34 ans, trouvés en possession de 235 466 comprimés et 458 g de cocaïne. L’enquête, menée par la première circonscription de la police judiciaire d’Alger, a permis l’arrestation de cinq individus, tandis que trois autres restent en fuite. Les investigations se poursuivent pour démanteler ce réseau.

Enfin, les visages des criminels sont exposés ! Les autorités sécuritaires soulignent que cette mesure, combinée à des saisies massives ces derniers mois – comme 1,2 tonne de cannabis à Tindouf en juillet –, vise à éradiquer les réseaux transfrontaliers, souvent liés au Maroc ou au Sahel. À Alger, des affiches avec les photos des suspects ont déjà été  publiées sur les sites officiels des services de sécurités et les réseaux sociaux, un geste symbolique destiné à dissuader et à impliquer la population.

Cette loi s’inscrit dans un contexte d’urgence. Les statistiques officielles révèlent une hausse de 15 % de la consommation de psychotropes chez les moins de 25 ans en 2024, alimentant les craintes d’une crise sociale. Cette nouvelle législation reflète la détermination de l’Algérie à protéger sa jeunesse et sa souveraineté face à une menace croissante. Alors que les visages des trafiquants s’affichent publiquement, l’Algérie entre dans une phase décisive de sa guerre contre la drogue, avec des espoirs autant que des défis à relever.

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