Occupation de Gaza : le silence coupable

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L’annonce d’un plan de l’entité israélienne visant à occuper militairement Gaza-ville, cœur de l’enclave palestinienne, soulève une tempête d’indignation et d’interrogations.

Ce projet, porté par Benyamin Nétanyahou, ambitionne de défaire le Hamas, libérer des otages et imposer un contrôle sécuritaire total, au prix d’un déplacement massif de près d’un million d’habitants. Derrière cette décision audacieuse se dessine un jeu d’influence impliquant les pays arabes, l’Europe et les États-Unis, dont les positions ambivalentes pourraient sceller le sort d’une région déjà exsangue. Cette escalade, loin d’être un simple conflit local, risque d’ouvrir une ère de chaos humanitaire et géopolitique dont les répercussions s’étendront bien au-delà de Gaza.

Les pays arabes, bien que unanimement critiques, peinent à traduire leurs condamnations en actes concrets. Égypte, Arabie saoudite et autres membres de la Ligue arabe ont dénoncé une « violation flagrante du droit international », mais leur inaction face à l’occupation de l’entité israélienne reflète des calculs stratégiques. Le Caire, par exemple, refuse d’ouvrir totalement sa frontière, craignant que l’accueil de réfugiés ne compromette un futur État palestinien, tout en évitant un affrontement direct avec l’entité israélienne. Cette retenue, partagée par d’autres nations arabes, trahit une priorité : préserver des relations diplomatiques fragiles, notamment avec les États-Unis, au détriment d’une solidarité effective. Cette posture soulève une question cruelle : la cause palestinienne est-elle sacrifiée sur l’autel des intérêts régionaux ?

L’Europe, quant à elle, oscille entre indignation et impuissance. Berlin a suspendu ses exportations d’armes vers l’entité israélienne, un signal fort mais tardif, tandis que d’autres  pays européens semblent paralysés par leur dépendance aux États-Unis, seul allié indéfectible de Nétanyahou.

Les États-Unis, pivot de cette équation, jouent un rôle ambigu. Soutien militaire historique de l’entité israélienne avec des milliards de dollars d’aide, Washington refuse de condamner le plan. Cette position, offre à l’entité israélienne une impunité qui aggrave la crise. Les appels à un embargo sur les armes, lancés par l’ONU et certains pays, sont ignorés, et l’envoi d’un porte-avions en Méditerranée illustre une posture de force plutôt que de médiation

Les conséquences de cette occupation s’annoncent dramatiques. Sur le terrain, le déplacement forcé de centaines de milliers de Gazaouis, déjà épuisés par des mois de guerre, risque de provoquer une catastrophe humanitaire, famine, maladies, effondrement social. L’échec de la solution à deux États, tant vantée par l’ONU, s’accélère, tandis que l’impunité de l’entité sioniste fragilise l’ordre international. Cette spirale menace de transformer Gaza en un symbole de désolation, où la résistance palestinienne, qu’on l’approuve ou non, pourrait trouver un nouvel élan.

Face à cette crise, le silence actif des grandes puissances et l’indécision arabe appellent à une introspection urgente. L’occupation de Gaza-ville n’est pas une fin, mais un prélude à une recomposition régionale où la dignité palestinienne risque d’être le premier sacrifice Riad

 

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