Algérie : Le courage de dire NON

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Alors que le monde détourne le regard, une voix forte, ferme et claire, celle de la dignité et du refus de l’inacceptable. Le veto américain qui a torpillé, jeudi, la résolution appelant à un cessez-le-feu à Gaza n’est pas qu’un acte diplomatique ; c’est un crachat à la face de l’humanité. Et dans le grand théâtre des Nations unies, souvent muet ou hypocrite, l’Algérie a offert une leçon de courage et de principe.

Les mots de l’ambassadeur Ammar Benjamaa résonnent bien au-delà des murs climatisés du Conseil de sécurité. Ils sont l’écho de la conscience universelle étouffée. S’excuser au nom de ce Conseil incapable d’agir n’est pas un signe de faiblesse. C’est un acte politique puissant, qui place la morale au-dessus des calculs géostratégiques. « Pardonnez-nous », a-t-il lancé au peuple palestinien. Ces mots, rares en diplomatie, disent toute l’horreur de l’impuissance face au massacre.

Car c’est bien d’un massacre qu’il s’agit. Les chiffres cités par le diplomate algérien ne sont pas de froides statistiques. Ce sont des vies, des familles, un peuple entier broyé sous les bombes et la famine organisée, avec la bénédiction implicite de ceux qui fournissent les armes et brandissent leur droit de veto comme un permis de tuer.

Dans ce concert des nations, l’Algérie n’a pas joué la partition de la realpolitik. Elle a choisi celle de l’honneur. En rappelant l’engagement indéfectible du président Tebboune et de tout un peuple aux côtés des Palestiniens, l’ambassadeur Benjamaa trace une ligne de fracture nette : d’un côté, ceux qui agissent pour « mettre fin au génocide » ; de l’autre, ceux qui en sont « complices ».

Cet éditorial n’est pas qu’un commentaire sur un discours. C’est un constat : le multilatéralisme est en crise, pris en otage par les intérêts particuliers des puissances. L’échec du Conseil de sécurité est, comme l’a si justement qualifié l’ambassadeur, « une nouvelle tache sur la conscience de l’humanité ». Une tache de plus.

Mais des taches, l’histoire nous apprend qu’on peut les laver. Par la mémoire, par la lutte, et par la parole inébranlable de ceux qui refusent que l’injustice soit le dernier mot. L’Algérie, par la voix de son représentant, a tenu cette parole. Elle a rappelé que la cause palestinienne n’est pas négociable, que la création d’un État avec Jérusalem-Al-Quds pour capitale est un droit imprescriptible.

Face à la machine de guerre et de désinformation israélienne, protégée par son parapluie américain, le discours algérien fait office de rempart. Il dit une vérité crue : le système international est biaisé. Il permet à l’entité sioniste de « tuer quotidiennement, affamer tout un peuple, bombarder les hôpitaux (…) sans que personne ne bronche ».

En ces temps de cynisme, où la realpolitik « too often » sert d’alibi à la lâcheté, la position algérienne est un rappel salutaire. La diplomatie n’est pas une fin en soi ; elle doit être au service de principes. Elle n’a de valeur que si elle porte une éthique.

L’histoire, effectivement, ne jugera pas nos discours, mais nos actes. Et jeudi, à New York, l’Algérie a agi. Elle a brandi la dignité comme une boussole dans le brouillard moral de notre temps. Elle a offert au monde, qui parfois l’oublie, le visage d’une nation souveraine, libre de ses choix et fidèle à ses principes. C’est une leçon de courage dont beaucoup devraient s’inspirer. Riad

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