La coopération entre l’Algérie et la Russie franchit une nouvelle étape décisive. À l’issue de la 12ᵉ session de la Commission intergouvernementale mixte algéro-russe, tenue jeudi à Alger, les deux nations ont signé neuf accords et mémorandums d’entente. Ce rapprochement témoigne d’une volonté affirmée d’approfondir les relations bilatérales, avec un accent particulier sur l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et l’innovation technologique. Mais au-delà des protocoles, c’est une alliance stratégique qui se dessine, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives économiques et industrielles.
Parmi les accords majeurs, la reconnaissance mutuelle des diplômes constitue une avancée déterminante, facilitant la mobilité académique et renforçant la coopération universitaire. Plusieurs institutions algériennes, à l’image de l’Université des Sciences et Technologies Houari Boumediene et l’Université Abdelhamid Ben Badis, ont officialisé des partenariats avec l’Université Polytechnique de Saint-Pétersbourg. Ces accords favorisent l’échange d’étudiants, la mise en place de programmes conjoints et l’intégration au réseau universitaire russo-africain. L’ambition est claire : faire de l’éducation et de la recherche des leviers de développement, en encourageant le transfert de connaissances et le partage d’expertises. L’Algérie, en quête d’un modèle universitaire plus performant et connecté aux standards internationaux, trouve en la Russie un allié solide.
Si le secteur académique est mis en avant, les enjeux économiques ne sont pas en reste. La signature d’un protocole d’accord dans le domaine de la normalisation et de l’évaluation de la conformité vise à fluidifier les échanges commerciaux et à harmoniser les standards industriels. Par ailleurs, Moscou et Alger expriment leur volonté d’étendre leur coopération à d’autres secteurs stratégiques comme l’énergie, l’industrie, la santé, la culture et le sport. L’Algérie, soucieuse de diversifier son économie et de s’affranchir de sa dépendance aux hydrocarbures, mise sur un partenariat avec la Russie pour accélérer le transfert de technologies et de savoir-faire. De son côté, la Russie, en quête de nouveaux relais de croissance et de partenariats solides sur le continent africain, trouve en l’Algérie un allié stratégique et un marché porteur.
Au-delà des enjeux économiques et éducatifs, ces accords traduisent une convergence politique de plus en plus marquée entre Alger et Moscou. La tenue régulière de cette Commission mixte, alternativement en Algérie et en Russie, reflète une volonté commune de renforcer un partenariat stratégique multiforme. L’Algérie, qui accorde une attention particulière au dialogue politique de haut niveau, affiche sa volonté de diversifier ses alliances internationales et de jouer un rôle plus actif sur la scène mondiale. La Russie, quant à elle, voit en l’Algérie un partenaire fiable pour consolider sa présence en Afrique et élargir son influence dans un contexte géopolitique en pleine mutation. Riad
