Algérie: Une révolution hors hydrocarbures

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Sur le port d’Alger, les grues s’activent dès l’aube, chargeant des conteneurs d’engrais, de bobines d’acier et de dattes. « Il y a dix ans, ces navires transportaient presque exclusivement du pétrole et du gaz, confie un employé portuaire. Aujourd’hui, ce que nous chargeons, c’est l’avenir de l’Algérie. »

L’Algérie diversifie son économie, réduit sa dépendance aux hydrocarbures et s’ouvre aux marchés mondiaux, avec le soutien stratégique de la Banque mondiale. Depuis 2017, les exportations hors hydrocarbures ont triplé, atteignant 5,1 milliards de dollars en 2023, soit 2 % du PIB. Engrais, produits sidérurgiques et ciment dominent désormais ces flux, marquant les premiers pas d’une économie plus diversifiée.

Au cœur de cette métamorphose, le Système communautaire portuaire algérien (APCS), lancé en 2021, révolutionne le commerce extérieur. Cette plateforme numérique connecte douanes, compagnies maritimes et exportateurs, réduisant drastiquement les délais de dédouanement. Soutenu par l’expertise de la Banque mondiale, l’APCS s’appuie sur un cadre juridique renforcé et des échanges avec des ports internationaux, comme celui de Barcelone. « L’APCS est un levier de transformation, affirme Meriem Ait Ali Slimane, économiste principale à la Banque mondiale. Il prouve qu’une réforme bien pensée peut redéfinir l’économie. »

La loi sur l’investissement de 2022 joue un rôle clé en attirant les capitaux étrangers et nationaux. Exonérations fiscales, dispenses de droits de douane et démarches simplifiées via l’Agence Algérienne de Promotion de l’Investissement (AAPI) séduisent les investisseurs. La plateforme en ligne de l’AAPI facilite l’accès au foncier et aux incitations, tandis que la Banque mondiale accompagne l’agence par des formations et des stratégies pour doper les investissements directs étrangers (IDE). Ces mesures renforcent des secteurs tournés vers l’exportation, de l’agriculture à l’industrie.

Le secteur agricole brille par ses exportations de produits frais, dopées par des études de marché et un dialogue public-privé soutenu par la Banque mondiale. Dans l’industrie, des filières comme le liège et la mécanique de précision gagnent en compétitivité grâce à des programmes de formation et des voyages d’étude. Parallèlement, l’Organisme Algérien d’Accréditation (ALGERAC) garantit la conformité aux normes internationales. En juillet 2024, 135 laboratoires étaient accrédités, contre 77 en 2021, une hausse de 75 % qui ouvre les portes des marchés mondiaux.

L’Algérie a un potentiel immense pour s’intégrer aux chaînes de valeur mondiales. Le défi est de maintenir cette dynamique en surmontant les obstacles structurels et en boostant la compétitivité. En diversifiant ses exportations et en modernisant ses infrastructures, l’Algérie trace une voie ambitieuse vers une économie résiliente et ouverte sur le monde.  Riad

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