Dans le cadre de sa Vision numérique 2030, l’Algérie s’apprête à interdire les paiements en espèces pour toute transaction financière dépassant 500 000 dinars (50 millions de centimes). Cette mesure, dévoilée dans le document de stratégie nationale pour la transformation numérique, vise à promouvoir les paiements électroniques et à lutter contre l’économie parallèle.
Selon le journal Al-Shorouk , la stratégie nationale comprend 25 objectifs majeurs pour faire de l’Algérie un acteur clé de l’économie numérique d’ici 2030. Parmi ceux-ci figurent la création de cinq centres de données nationaux, l’exportation de services d’informatique en nuage, la numérisation complète des services publics et la réduction de la fuite des talents dans le secteur numérique.
Le gouvernement ambitionne également de porter la contribution de l’économie numérique à 20 % du PIB et d’attirer 1 milliard de dollars d’investissements directs étrangers dans ce secteur. Pour soutenir l’innovation, 100 000 startups numériques bénéficieront de facilités de financement et d’enregistrement, ainsi que d’un système d’incitation à l’innovation.
Un autre axe prioritaire est la formation de 500 000 spécialistes des technologies de l’information et de la communication (TIC) à travers des programmes de formation continue. Cette initiative s’accompagne d’efforts pour freiner la migration des talents numériques, un défi majeur pour le pays. Par ailleurs, la numérisation de tous les services administratifs destinés aux citoyens et aux institutions est au cœur de cette stratégie, afin d’améliorer l’efficacité et l’accessibilité.
L’interdiction des paiements en espèces au-delà de 500 000 dinars constitue une mesure phare pour réduire les transactions non traçables, souvent associées à l’économie parallèle. En favorisant les paiements électroniques, le gouvernement espère renforcer la transparence financière et moderniser les pratiques économiques.
Si ces objectifs témoignent d’une volonté ambitieuse de transformation, leur mise en œuvre nécessitera des investissements massifs et une coordination rigoureuse. L’adoption généralisée des paiements électroniques, en particulier, pourrait se heurter à des obstacles culturels et logistiques, notamment dans les zones rurales où l’accès aux infrastructures numériques reste limité.
La Vision numérique 2030 marque un tournant stratégique pour l’Algérie, qui cherche à s’imposer comme un hub technologique régional tout en répondant aux défis économiques et sociaux .






























