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Commémoration du 192ᵉ anniversaire de la (Moubayâa) à l’émir Abdelkader à Mascara : Le père de la Nation algérienne

L’émir Abdelkader est l’une des figures les plus influentes de l’histoire récente de l’Algérie. Entre 1832 et 1847, il fut le chef de la résistance algérienne contre le colonialisme français et le père fondateur de la nation. À l’occasion du 192ᵉ anniversaire de la première allégeance (Moubayâa) à l’émir Abdelkader, célébrée le 27 novembre 1832, un programme riche et varié a été organisé à Mascara, comme chaque année.

Né le 6 septembre 1808 à La Guetna, près de Mascara, dans une famille de chorfa de la tribu des Hachem, Abdelkader est le fils de Mahieddine, un notable de la confrérie Qadiriya. Son père lui offre une éducation arabe classique complète, le formant à la fois en sciences religieuses et aux arts de la guerre. Après la chute d’Alger en juillet 1830 et celle d’Oran en décembre, la famille d’Abdelkader, traditionnellement hostile aux Ottomans, se positionne pour combler le vide laissé par leur déclin. Le 27 novembre 1832, les tribus de Mascara proposent le titre de sultan à Mahieddine, qui le décline en faveur de son fils Abdelkader. Celui-ci est alors proclamé émir et appelle à un jihad (guerre sainte) contre l’envahisseur français.

À seulement 20 ans, l’émir Abdelkader prend la tête de la résistance algérienne. Il s’impose rapidement comme un adversaire redoutable pour les Français en unifiant plusieurs tribus autour de la cause du jihad. Il établit Mascara comme sa capitale et commence à structurer la résistance. Il s’empare du port d’Arzew pour approvisionner ses troupes et organise une armée disciplinée. Cette armée est divisée en brigades comprenant chacune une centaine de soldats et dotée d’une hiérarchie rigoureuse avec des grades bien définis (officier, sergent, chef  de rang, épéiste).

Une première tentative d’accord a lieu avec le traité Desmichels en février 1834, mais elle échoue, et les Français occupent Mascara et Tlemcen. En juin 1835, Abdelkader remporte une victoire décisive à Macta. En mai 1837, le traité de la Tafna lui permet de consolider son autorité et d’organiser un État fondé sur les principes de l’islam et une administration efficace. Cependant, à partir de 1841, la situation se complique : l’émir se réfugie au Maroc pour poursuivre la lutte, mais il se heurte à la défaite du sultan Moulay Abd er-Rahman face aux Français à la bataille d’Isly. Sous pression diplomatique, le souverain marocain se retourne contre l’émir, affaiblissant davantage sa position.

En décembre 1847, trahi et acculé, Abdelkader se rend. Il est emprisonné en France, d’abord à Toulon, puis au château d’Amboise. Malgré quatre années d’une détention éprouvante, il conserve sa dignité et gagne le respect, y compris de ses ennemis. En 1855, libéré, il s’installe à Damas en Syrie. Là, il consacre sa vie à l’écriture, à la méditation et à une correspondance active avec le monde.

En juillet 1860, lors des massacres de chrétiens en Syrie, Abdelkader revient sur le devant de la scène. À la tête de guerriers algériens, il sauve des milliers de chrétiens en les plaçant sous sa protection, un acte qui lui vaut une reconnaissance internationale. Il décède le 26 mai 1883 à Doummar, en Syrie, où il est d’abord enterré. En 1964, ses cendres sont rapatriées à Alger, honorant sa mémoire comme l’un des plus grands héros de l’histoire algérienne.

Par Riad

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