L’Algérie a dévoilé une stratégie claire pour réduire l’usage du diesel dans le secteur automobile, tout en évitant une interdiction brutale. Lors d’une intervention devant l’Assemblée populaire nationale le jeudi 22 mai 2025, le ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, a annoncé une orientation progressive vers des carburants plus propres, favorisant l’essence sans plomb, les véhicules hybrides et électriques, sans interdire les importations de véhicules diesel neufs.
Depuis 2022, l’Algérie a déjà interdit l’importation de voitures diesel d’occasion, une mesure maintenue pour encourager une transition environnementale. Cependant, les véhicules diesel neufs restent autorisés, reflétant une approche mesurée. Le gazole produit localement par Sonatrach et distribué par Naftal respecte les normes nationales, avec un taux de soufre inférieur à 400 ppm, conforme aux exigences environnementales, a assuré Arkab. Face à des plaintes récentes sur des pannes supposément liées à la qualité du carburant, le ministre a nié tout lien établi, ajoutant qu’adapter tout le diesel aux normes européennes les plus strictes serait injustifié, moins de 2 % des véhicules nécessitant un tel niveau.
Cette politique s’inscrit dans une vision plus large de souveraineté énergétique. Le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé le 24 avril 2025, lors d’une visite à Béchar, la fin des importations de gazole à partir de 2026. « Dès l’an prochain, l’Algérie n’importera plus une seule goutte de gazole », a-t-il déclaré, soulignant l’objectif de raffiner localement tout le carburant consommé pour réduire les dépenses extérieures. Cette décision vise à aligner le pays sur les normes environnementales mondiales tout en préservant ses équilibres économiques.
La transition, bien que progressive, pose des défis. Les autorités doivent accompagner les consommateurs et l’industrie automobile, tout en gérant les préoccupations sur la qualité du carburant. Cette stratégie pourrait inspirer d’autres pays dépendants des hydrocarbures, mais son succès dépendra de l’investissement dans les infrastructures et la sensibilisation du public.