Le Forum économique algéro-mauritanien, organisé en marge de la septième édition de l’exposition des produits algériens à Nouakchott, a marqué un tournant dans les relations bilatérales entre les deux pays. Plusieurs contrats de partenariat ont été signés, traduisant une volonté commune de passer des déclarations d’intention à des projets concrets, avec un accent particulier sur l’intégration économique régionale.
Le secteur pharmaceutique s’est distingué avec un accord majeur entre le complexe industriel algérien Saidal et le groupe mauritanien Chinguetti Pharma. Ce contrat, qui porte sur l’exportation et la distribution de médicaments, ouvre la voie à une collaboration élargie dans l’industrie pharmaceutique, visant à desservir les marchés d’Afrique occidentale. Cet accord illustre une dynamique plus large : 200 entreprises algériennes, couvrant divers secteurs productifs et de services, ont participé à cette exposition, mettant en avant leurs capacités et ambitions régionales.
La Mauritanie, par sa position géostratégique à la croisée de l’Afrique du Nord et subsaharienne, offre un accès privilégié aux marchés du Sahel et de l’Afrique atlantique, un atout que l’Algérie entend exploiter. Le ministre algérien du Commerce, Taïeb Zitouni, a souligné l’importance de ce partenariat lors du forum : « La coopération avec la Mauritanie n’est pas un choix conjoncturel, mais un pari stratégique. Elle constitue un maillon essentiel dans la nouvelle vision de l’Algérie pour restructurer ses relations économiques africaines et maghrébines sur des bases plus justes et réalistes. »
Ces accords s’inscrivent dans une mutation profonde des relations économiques maghrébines, où le forum de Nouakchott se positionne désormais comme un espace de concrétisation plutôt qu’une simple vitrine commerciale. Ils préfigurent une nouvelle architecture de coopération sud-sud, axée sur l’intégration productive et la complémentarité économique. Alors que les échanges entre Alger et Nouakchott se renforcent, cette initiative pourrait devenir un modèle pour d’autres partenariats régionaux en Afrique, dans un contexte où la coopération continentale est plus que jamais nécessaire.