Éclairage public : la facture salée des maires

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Un rapport récent de la Cour des comptes met en lumière les lacunes structurelles entravant la transition énergétique dans l’éclairage public municipal. Entre absence de vision coordonnée, sous-investissement chronique dans les énergies renouvelables et gestion hasardeuse des infrastructures, les communes subissent une pression financière croissante, avec des factures d’électricité absorbant jusqu’à 50 % de leurs dépenses énergétiques totales.

L’étude, centrée sur neuf communes de cinq wilayas du pays, révèle que l’éclairage public pèse lourd dans les budgets locaux. Outre la consommation énergétique, les frais de maintenance, de remplacement et d’extension des équipements aggravent la facture. Pourtant, les solutions alternatives existent : l’installation de systèmes solaires coûterait 38 % de moins que les infrastructures traditionnelles. Une économie substantielle, mais peu saisie par les municipalités, seules 10 %  d’entre elles ayant intégré des projets solaires dans leur budget.

La Cour dénonce une approche « au gré des urgences », sans études techniques préalables. Les fiches projets, souvent réduites à des listes de travaux, omettent des critères essentiels : Garanties de performance, certification des équipements (LED, panneaux solaires), pourtant cruciale contre les vices cachés et pérennité des installations, avec des batteries solaires inadaptées.

Le manque de synergie entre services techniques municipaux est pointé du doigt. Exemple frappant : le remplacement des lampes traditionnelles par des LED, pourtant moins énergivores, est ralenti par des plannings contradictoires et une absence de feuille de route commune. Résultat : des économies potentielles de 30 à 50 % sur la consommation sont perdues.

Près de 80 % des communes ignorent l’emplacement exact de leurs points d’éclairage, compteurs ou câbles, compliquant toute intervention d’urgence. La maintenance, souvent externalisée à des prestataires non qualifiés, est inadaptée aux technologies modernes (LED, capteurs intelligents), pourtant plus exigeantes en entretien.

Le rapport souligne l’échec cuisant des installations solaires dans les écoles primaires, faute d’études de faisabilité et de formation du personnel. Une occasion manquée de réduire la dépendance au réseau national et de sensibiliser les jeunes générations à l’écologie.

Pour inverser la tendance, la Cour préconise : Des appels d’offres exigeants, intégrant garanties long terme et normes techniques, un fonds dédié aux énergies renouvelables, alimenté par l’État et les partenaires internationaux et la formation des agents municipaux aux nouvelles technologies et à la gestion de projet.  Alors que la flambée des prix de l’énergie frappe durement les collectivités, ce rapport sonne comme un avertissement.  Riad 

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