Entre les lignes: À quoi sert la Ligue arabe ?

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L’adage d’Ibn Khaldoun, selon lequel « les Arabes se sont entendus pour ne jamais s’entendre », trouve une amère résonance dans l’inaction de la ligue arabe face aux massacres des enfants et des femmes à Gaza et au Liban ! Devant les conflits qui ravagent le monde arabe  on se demande souvent à quoi sert la Ligue arabe ?

Depuis sa création en 1945, la Ligue arabe est censée incarner l’unité et la solidarité des nations arabes. Pourtant, à chaque crise majeure, cette organisation semble davantage refléter l’immobilisme et les divisions que la volonté d’agir. Face aux récents massacres perpétrés à Gaza et au Liban, cette inaction devient un sujet de colère et de dérision.

Lors des réunions « urgentes » de la Ligue, l’inaction est codifiée en rituels bien rodés : des déclarations indignées, des condamnations diplomatiques, mais aucune mesure concrète. Ces vingt-deux États membres, rassemblés dans une institution censée promouvoir la coopération et défendre les intérêts communs, semblent avoir convenu de ne jamais dépasser les mots.

Cette paralysie n’est pas nouvelle. Déjà en 2018, face à la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, la Ligue s’était contentée de promettre un plan stratégique… qui n’a jamais vu le jour. Aujourd’hui, face à l’ampleur des attaques à Gaza, aucune sanction contre Israël, aucun appel à l’embargo pétrolier, ni remise en question des normalisations diplomatiques avec l’État hébreu. Un maigre soutien à une démarche sud-africaine auprès de la Cour internationale de justice est tout ce qu’elle offre.

Si la ligue arabe a choisi la politique de l’autruche, elle n’est pas la seule, c’est tout le système international, en crise depuis des années, qui montre ses limites. L’ONU elle-même est paralysée, les grandes puissances se neutralisant mutuellement au Conseil de sécurité.

Face à cette inertie généralisée, que reste-t-il aux peuples ? Les organisations humanitaires de l’ONU, comme l’UNRWA, sauvent l’honneur en agissant sur le terrain. Mais au-delà, l’inaction des grandes institutions et des organisations régionales comme la Ligue arabe met en lumière une question cruciale : les mécanismes conçus pour garantir la paix et le droit international sont-ils encore pertinents ? Pendant ce temps, à Gaza et ailleurs, les civils paient le prix fort de cette indifférence orchestrée.

Par Riad 

 

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