France Algerie : nouvelle ère

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Ce dimanche 6 avril 2025, Alger a été le théâtre d’un événement aussi symbolique que prometteur : le « lever de rideau » sur une nouvelle ère dans les relations entre la France et l’Algérie. Lors d’une visite éclair, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a rencontré pendant plus de deux heures et demie le président Abdelmadjid Tebboune, posant les bases d’une relance ambitieuse de la coopération bilatérale. Cet échange, qualifié de « franc, approfondi et constructif », s’inscrit dans la continuité des engagements pris par les présidents Macron et Tebboune lors de leur récent appel téléphonique du 31 mars.

À la sortie du Palais d’El Mouradia, Jean-Noël Barrot a déclaré :« La réactivation imminente de tous les mécanismes de coopération » a été annoncée, couvrant des domaines aussi variés que la sécurité, la justice, la migration et l’économie. Ce volontarisme tranche avec les tensions qui ont marqué les derniers mois, une période que le ministre a lui-même qualifiée d’« inédite » et peu profitable aux intérêts des deux nations. « Nous avons des divergences, mais les liens humains, historiques et culturels qui nous unissent doivent prévaloir », a-t-il insisté, portant un message clair : la France aspire à un partenariat « d’égal à égal, serein et apaisé » avec l’Algérie.

Les discussions ont permis de remettre sur la table les principes définis dans la Déclaration d’Alger de 2022, tout en levant le voile sur des avancées concrètes. Sur le plan sécuritaire, un dialogue stratégique sur le Sahel est en vue. En matière judiciaire, la prochaine visite du ministre français de la Justice devrait relancer les échanges, notamment sur des dossiers sensibles. Concernant la mobilité, les questions de visas et d’expulsions seront traitées dans le cadre des accords existants, tandis qu’une rencontre entre consuls algériens et responsables français est en préparation.

Le volet économique n’est pas en reste. Jean-Noël Barrot a évoqué la collaboration  dans des secteurs clés comme l’agroalimentaire, l’automobile et le transport maritime, saluant l’engagement du président Tebboune à donner une « nouvelle impulsion » à ces échanges. Enfin, sur la question sensible de la mémoire, les travaux de la Commission mixte d’historiens reprennent, avec la venue prochaine en Algérie de Benjamin Stora pour poursuivre le travail sur les biens culturels.

Ce « lever de rideau », comme l’a poétiquement décrit le président Tebboune, marque une volonté commune de tourner la page des crispations. Reste à transformer ces promesses en actes. Les regards se tournent désormais vers les prochaines étapes, avec l’espoir que ce dialogue retrouvé porte des fruits durables, à la hauteur des liens indéfectibles qui unissent les deux rives de la Méditerranée.  Riad

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