La  »Génération Z » défie le Makhzen

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Il se passe quelque chose d’inédit au Maroc. Une rupture générationnelle qui dépasse le simple mécontentement passager. Une génération entière , celle qu’on appelle la « Génération Z » descend dans la rue, pour exiger une refondation du contrat social.

Le régime marocain, incarné par le roi Mohammed VI, au pouvoir depuis plus d’un quart de siècle, fait aujourd’hui face à une crise de confiance profonde et structurelle. Cette crise n’est pas née d’un simple accident de gouvernance. Elle est le fruit d’années d’atermoiements politiques, de promesses creuses et de politiques publiques déconnectées des réalités sociales.

Au cœur de cette colère : le sentiment d’abandon. L’État continue de mobiliser des milliards pour soigner son image à l’international – entre organisation de coupes sportives prestigieuses et chantiers de prestige – pendant que l’essentiel est sacrifié. L’école publique s’effondre. Les hôpitaux étouffent. Le chômage des jeunes explose. Et la réponse du pouvoir ? Le silence. Ou pire : la répression.

Cette jeunesse marocaine n’est ni apathique ni résignée. Elle est connectée, informée, courageuse. Elle sait que le monde regarde. Et surtout, elle ne se laisse plus intimider par les vieilles méthodes du Makhzen : arrestations arbitraires, procès à huis clos, violence policière… Des pratiques d’un autre âge, inefficaces contre une génération qui s’organise sur TikTok, filme les abus en direct, et dialogue avec la planète en temps réel.

Ce mouvement n’est pas un sursaut isolé. Il s’inscrit dans une continuité historique – du Hirak du Rif à celui de Jerada – mais avec une énergie nouvelle, plus large, plus ancrée dans le pays profond. Et surtout, avec une détermination farouche à faire tomber le masque d’un pouvoir obsédé par le paraître, mais incapable de répondre à l’urgence sociale.

Le problème n’est pas à l’extérieur des frontières : il est dans les fondations mêmes du système. Cette jeunesse en a conscience. Et elle n’acceptera plus un Maroc qui avance à deux vitesses, où une minorité accapare les richesses pendant que la majorité peine à vivre avec dignité.

Les alertes internationales – celles d’Amnesty International ou d’autres ONG – ne font que confirmer ce que tout Marocain lucide sait déjà : « on ne peut plus gouverner ce pays avec les méthodes d’hier. »

Le pouvoir est aujourd’hui au pied du mur. Deux voies s’ouvrent devant lui : celle de la répression, du verrouillage et du déni, qui mènera inévitablement à plus d’instabilité et de chaos. Ou celle, plus courageuse, d’une réforme en profondeur, d’un dialogue sincère avec cette jeunesse, et d’un virage vers une gouvernance inclusive, transparente et équitable. Le Maroc n’échappera pas à cette règle, à moins de changer de cap. Il ne reste plus beaucoup de temps. Riad

 

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