Certains dirigeants africains ont accédé à ce grade militaire ou à un rang quasi équivalent, soit en se désignant eux-mêmes titulaires de ce titre, soit en se faisant accorder ce statut par le parlement de leur pays.
Mahamat Déby (Tchad)
À l’instar de son père Idriss Déby Itno, Mahamat Déby a récemment été élevé au grade de maréchal, la plus haute distinction militaire du pays. Cette décision a été prise lors d’un vote le lundi 9 décembre, pour « les services rendus à la nation et les nombreuses victoires militaires remportées à l’intérieur et à l’extérieur du pays ».
Cette promotion intervient après qu’il a lancé une offensive militaire contre Boko Haram dans la région du lac Tchad en octobre, à la suite d’une attaque du groupe djihadiste ayant coûté la vie à plusieurs soldats tchadiens. Mahamat Déby aurait dirigé personnellement les opérations aériennes et terrestres pendant environ deux semaines.
Succédant à son père, le président Idriss Déby Itno, lui-même devenu maréchal en 2020 à l’âge de 68 ans après 30 ans au pouvoir, il n’a fallu que trois ans à Mahamat Déby, âgé de 40 ans, pour obtenir cette distinction militaire.
Idriss Déby Itno (Tchad)
Bien avant Mahamat Déby, son père Idriss Déby Itno avait également reçu le titre de maréchal. Le 11 août 2020, à l’occasion du 60ᵉ anniversaire de l’indépendance du Tchad, il est officiellement devenu maréchal. Ce passage de général à maréchal fait suite à une lutte quasi personnelle qu’il menait contre les combattants djihadistes au Tchad et au Niger.
Président pendant plus d’un quart de siècle, Idriss Déby est largement considéré comme l’une des figures les plus influentes et compétentes dans le domaine militaire en Afrique centrale.
Idi Amin Dada (Ouganda)
Idi Amin Dada, ancien président ougandais, est né en 1925. Il a servi dans l’armée britannique dès 1945, au sein des King’s African Rifles (KAR). Après avoir renversé Milton Obote, premier président élu de l’Ouganda, il est devenu président en 1971, dirigeant le pays pendant huit ans. En 1975, il s’est autoproclamé Field Marshal, le grade militaire le plus élevé, tout en se déclarant président à vie. Forcé de fuir en 1979 sous la pression de l’armée de libération nationale ougandaise, il a trouvé refuge en Arabie saoudite, où il est décédé en 2003.
Mobutu Sese Seko (République démocratique du Congo)
Mobutu Sese Seko, qui a dirigé d’une main de fer le Zaïre (actuelle République démocratique du Congo), est né le 14 octobre 1930 au Congo belge.
Après un coup d’État, il accède au pouvoir le 24 novembre 1965. En 1982, il s’autoproclame maréchal-président, cumulant ce titre avec celui de chef du Mouvement populaire de la Révolution, le seul parti politique autorisé dans le pays.
Mohamed Hussein Tantawi (Égypte)
Mohamed Hussein Tantawi est né en Égypte en 1935. Après le renversement du président Moubarak, il a assumé la présidence du pays le 11 février 2011, avant de se retirer le 30 juin 2012. Pendant plus de 50 ans, il a participé aux principales guerres égyptiennes, notamment celles contre Israël, ce qui lui a valu le grade de maréchal. Tantawi a également été ministre de la Défense et commandant en chef des forces armées égyptiennes de 1991 à 2012.
Jean-Bédel Bokassa (République centrafricaine)
Jean-Bédel Bokassa, né le 22 février 1921, a commencé sa carrière militaire en 1941 en tant que soldat dans l’armée française, combattant lors de la Seconde Guerre mondiale.
En 1962, il rejoint l’armée de la République centrafricaine et, fort de ses fonctions de chef d’état-major, il renverse son cousin David Dacko en 1966. Bokassa s’autoproclame président à vie en 1972, maréchal en 1974, puis empereur en 1976, rebaptisant le pays « Empire centrafricain ». Accusé du massacre de 100 écoliers, il est évincé par les forces françaises en 1979 et s’exile en France. En 1980, il est condamné à la prison à vie mais libéré en 1993 après une réduction de peine. Il décède en novembre 1996 d’une crise cardiaque. Riad