La politique étrangère d’Emmanuel Macron fracture la France exceptionnellement.
Son soutien marqué à l’entité israélienne, dans un contexte de tensions croissantes au Proche-Orient, et ses récentes prises de position perçues comme hostiles envers l’Algérie – notamment l’appel à suspendre l’accord de 2013 sur les visas diplomatiques – suscitent un malaise profond au sein de la société et des cercles politiques. Cette diplomatie, oscillant entre fermeté et provocation, divise un pays déjà fragilisé par des débats identitaires et historiques, risquant de compromettre son rôle sur la scène internationale.
Le soutien de Macron à l’entité israélienne, amplifié par des déclarations après les récents affrontements dans la région, est salué par une partie de la droite et des pro-israéliens, mais critiqué par la gauche et des associations qui y voient une complaisance face aux violences à Gaza. Parallèlement, sa ligne dure contre l’Algérie – justifiée par des différends migratoires et diplomatiques, comme le refus d’Alger d’accueillir ses expulsables – est interprétée comme une résurgence de postures coloniales.
Cette diplomatie aggrave une fracture interne. Les manifestations pro-palestiniennes et les appels à boycotter les produits français en Algérie témoignent d’une défiance croissante. Des intellectuels, comme Thomas Piketty, dénoncent une politique qui « sacrifie le dialogue au profit d’une posture musclée », tandis que des figures de l’opposition, comme Jean-Luc Mélenchon, accusent Macron de « diviser pour régner ». Pourtant, l’Élysée défend une approche cohérente, liant sécurité nationale et alliances internationales. Le récent sommet méditerranéen, où la France a perdu du terrain face à l’Italie et l’Algérie, illustre les limites de cette stratégie.
L’enjeu est crucial : une France divisée risque de perdre sa voix en Méditerranée et au-delà. Macron doit concilier ses choix géopolitiques avec une société hétérogène, où l’héritage colonial et les communautés issues de l’immigration pèsent lourd. Sans un retour au dialogue – notamment avec Alger – et une prise en compte des sensibilités internes, cette diplomatie risque de transformer un leadership en isolement, au moment où l’unité nationale est plus que jamais nécessaire face aux crises globales. Riad






























