Maroc : Vers l’annulation du sacrifice de l’Aïd Al-Adha ?

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Incredible scottish sheep - long hair and mighty horns, Scotland

Alors que la sécheresse continue de sévir au Maroc, l’appel à annuler le sacrifice de l’Aïd Al-Adha cette année prend de l’ampleur. En effet, les conditions climatiques difficiles ont gravement affecté le cheptel ovin, entraînant une pénurie de bétail et une flambée des prix des viandes rouges, rendant cette tradition annuelle difficile à maintenir pour de nombreuses familles.

Chaque année, les Marocains sacrifient environ 3 millions de têtes de bétail pour célébrer l’Aïd Al-Adha. Mais en 2025, cette demande est presque impossible à satisfaire. La sécheresse persistante des dernières années a réduit considérablement les ressources nécessaires à l’élevage du bétail. À cela s’ajoutent les inquiétudes des professionnels du secteur, qui espèrent un retour des prélèvements pour reconstituer le cheptel et limiter l’inflation galopante des prix.

Pour pallier la crise, le gouvernement a décidé d’importer du bétail afin de répondre à la demande locale et contenir les prix. Cependant, cette mesure a produit des effets inverses. Selon Fouzi Lekjaa, ministre du Budget, l’importation a favorisé la spéculation et n’a ni aidé les familles démunies ni stabilisé les prix des viandes rouges. « Cette stratégie n’a pas eu les résultats escomptés et a même aggravé la situation », a-t-il déploré.

Face à cette situation critique, plusieurs voix s’élèvent pour demander l’annulation du sacrifice de l’Aïd Al-Adha, une décision déjà prise par le passé en 1981 et 1996 dans des circonstances similaires. Ces défenseurs de l’annulation mettent en avant la nécessité de préserver les ressources animales et de soutenir les familles en difficulté.

Les oulémas, figures religieuses influentes, sont également invités à sensibiliser les citoyens sur la dimension symbolique de ce rite. Selon la tradition, le Prophète Mahomet égorgeait deux moutons : l’un pour sa famille et l’autre pour les plus démunis. Ce rappel pourrait encourager les Marocains à envisager des alternatives pour exprimer leur piété tout en respectant le contexte actuel.

Alors que la célébration de l’Aïd Al-Adha approche, la pression monte sur le gouvernement marocain pour qu’il prenne des mesures urgentes face à cette crise. Si cette décision venait à être adoptée, elle soulignerait une fois de plus les difficultés de s’adapter aux défis environnementaux et économiques pour préserver l’équilibre entre tradition et réalité.

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