Mobilis exige des comptes avant de payer : La JSK face à ses 300 milliards de centimes de dettes

0
175

La Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), club mythique du football algérien, se retrouve au cœur d’une crise financière majeure, avec une dette abyssale estimée à plus de 300 milliards de centimes. Désormais propriétaire du club, l’opérateur téléphonique Mobilis exige une contre-expertise rigoureuse avant de s’engager à payer ces dettes colossales. Une démarche qui s’inscrit dans une logique de transparence et de responsabilité financière.

Le rapport d’audit initial commandé par Mobilis a mis en lumière des irrégularités comptables dans la gestion passée du club. L’ancien président, Achour Cheloul, avait lui-même admis des anomalies dans certains bilans, pointant l’absence de justificatifs pour des dépenses faramineuses. Il avait alors évoqué un déficit supérieur à 300 milliards de centimes, un montant qui a jeté une ombre sur la gestion des précédentes administrations. Mobilis, bien qu’engagé dès le début à reprendre à la fois l’actif et le passif du club, insiste sur la nécessité de cette contre-expertise. Comme toute entreprise publique, chaque centime déboursé doit être justifié, ce qui explique pourquoi l’opérateur n’a pas encore épongé les dettes du club. Depuis des années, les successions à la tête de la JSK se sont accompagnées d’accusations réciproques. À chaque changement de président, le nouvel arrivant accusait son prédécesseur de mauvaise gestion et dénonçait un état des finances désastreux. Certains dirigeants avaient publiquement reconnu l’impossibilité d’établir des bilans précis en raison d’un manque de documentation comptable. Avec la contre-expertise exigée par Mobilis, ces gestions approximatives seront mises sous la loupe, et les anciens responsables pourraient devoir rendre des comptes. La démarche promet d’apporter enfin des réponses claires sur la gestion financière du club au fil des années. Depuis la reprise officielle du club par Mobilis le 23 avril 2023, l’opérateur s’est investi dans un projet ambitieux visant à restaurer le prestige de la JSK. Malgré les résultats sportifs décevants ayant conduit à des changements fréquents à la tête du club – d’Iarichen à Cheloul, puis à Ould-Ali El-Hadi, actuel président du Conseil d’administration – Mobilis a continué à soutenir la direction pour stabiliser la situation. Cependant, l’impasse autour de la cession totale des actions par certains actionnaires freine l’opérateur dans son plan de redressement. Bien que plusieurs actionnaires se soient engagés lors de l’assemblée générale extraordinaire d’avril à céder leurs parts, beaucoup n’ont toujours pas concrétisé leur promesse. Mobilis affiche clairement son intention de racheter l’intégralité des actions du club pour mener à bien son projet de restructuration. Une initiative cruciale pour offrir à la JSK un cadre financier et organisationnel stable, loin des scandales et des improvisations du passé. Pour l’heure, tous les regards sont tournés vers la contre-expertise en cours. Si elle confirme les anomalies relevées, elle pourrait marquer un tournant dans l’histoire de la JSK.

Par Ismain

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici