Mostaganem d’antan, de 1833 à 1962

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Mostaganem, nichée sur la côte algérienne, raconte une saga de résilience et de transformation, gravée dans ses rues et ses mémoires. Prise le 28 juillet 1833 par le général Desmichels. Divisée en quatre quartiers distincts – le centre des Kouloughlis et Turcs autour du fort Bordj El Mehal, Matemore des Maures commerçants, Tigditt au Nord en ruines, et Didjida, futur Village des Citronniers – elle portait déjà les germes d’une identité plurielle. Secouée en 1840 et 1845, marquant les prémices d’une évolution tumultueuse.

En 1851, la première promenade publique, reliant les portes de Mascara au quartier Beymouth via Relizane, devint l’embryon du futur Jardin Public. Le Conseil municipal colonial, en 1855, approuva un plan d’alignement des rues, encore enserrées dans des remparts percés de cinq portes : Mascara, Arzew, Marine, Medjahers, et Fort de l’Est. Les décrets de 1856 et 1857 instituèrent un Tribunal de Première Instance et des lignes de chemin de fer reliant Alger à Oran, puis Mostaganem à Relizane. Le 20 mai 1865, Napoléon III, accueilli par le maire Bollard, reçut les clés de la ville.

En 1914. Les remparts et la Caserne du Barail cédèrent la place à une expansion hors les murs, avec des quartiers extérieurs et faubourgs, et Mostaganem devint chef-lieu de département français, accueillant une Préfecture et un Hôtel des Finances. L’Hôtel de ville, initialement sur la Place d’Armes – rebaptisée Place de la République –,un édifice conçu par l’architecte Monthalant, inauguré par le maire Adrien Lemoine en 1927. Dominant la ville par son beffroi orné d’une horloge et encadré d’un jardin, ce bâtiment s’enrichit en 1932 d’un Monument aux Morts. Lucien Laugier, dernier maire français de 1953 à 1962, ferma cette ère. L’église Saint-Jean-Baptiste, fondée le 24 juin 1839 par Monseigneur Dupuch . L’abbé Jaubert était le dernier curé jusqu’en 1970.

Mais l’histoire de Mostaganem fut aussi marquée par la tragédie : l’inondation de novembre 1927, causée par l’oued Ain-Sefra débordant sous des pluies diluviennes, ravagea le quartier du marché couvert, tuant 83 personnes et laissant des disparus. Cet événement transforma la ville, ouvrant l’Ain-Sefra à ciel ouvert avec trois ponts, aujourd’hui disparus, tandis que le port, relancé après 1927, devint le deuxième port marchand d’Algérie, exportant agrumes, vin et bétail vers la France et les États-Unis.

De la Salamandre aux Sablettes, des falaises aux « Rochers des Marbres », Mostaganem s’épanouit, avec des projets d’autoroutes et de voies ferrées.  Riad

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