Lancé dans un élan d’optimisme en août dernier sous l’impulsion du wali Ahmed Boudouh, le projet d’achèvement du service de radiothérapie au Centre Hospitalo-Universitaire (CHU) de Mostaganem devait marquer un tournant dans la prise en charge des patients atteints de cancer. Neuf mois après le démarrage des travaux, et avec un budget de 76 millions de dinars alloué par la wilaya, la réalisation de ce service tant attendu suscite des interrogations quant à son avancement et son devenir.
La radiothérapie constitue l’un des piliers du traitement des tumeurs cancéreuses, une pathologie en constante augmentation en Algérie. Jusqu’à présent, les patients de Mostaganem et des wilayas voisines doivent se déplacer vers d’autres centres spécialisés, souvent saturés, ce qui complique leur parcours de soins. Lors de sa visite en août 2024, le wali avait insisté sur l’urgence de finaliser ce service, annonçant un délai d’exécution de quatre mois. « Ce projet est une priorité pour améliorer la prise en charge des malades et réduire leurs souffrances », avait-il déclaré, soulignant l’importance de respecter les échéances. Selon des sources proches du dossier, les travaux avancent, mais à un rythme plus lent que prévu. Les mêmes sources ont assuré que les fonds alloués (76 millions DA) sont engagés et que le projet est toujours en cours, mais sans confirmation d’une date précise de livraison. En parallèle, le wali avait ordonné l’attribution de la Maison des Jeunes de Sidi El Medjdoub à l’Association de prise en charge des malades cancéreux, ainsi qu’une subvention pour son aménagement. Cette mesure, saluée par les défenseurs des droits des patients, vise à offrir un hébergement temporaire et un accompagnement psychosocial aux malades et à leurs familles. Cependant, sans service de radiothérapie fonctionnel, cette initiative, bien que nécessaire, reste insuffisante. « Nous avons besoin d’une solution durable, avec des soins sur place. Beaucoup de patients n’ont pas les moyens de se déplacer régulièrement vers Oran ou Alger », témoigne un membre de l’association. Les malades et leurs proches suivent de près l’évolution du dossier. « On nous avait promis une ouverture rapide, mais nous n’avons pas de nouvelles précises. Chaque mois de retard aggrave la situation des patients », déplore un habitant de Mostaganem dont la femme est sous traitement. Les professionnels de santé insistent, eux aussi, sur l’urgence de doter le CHU des moyens nécessaires. « La radiothérapie est indispensable dans la lutte contre le cancer. Mostaganem a besoin de ce service pour désengorger les autres centres et améliorer la qualité des soins », explique un oncologue local. Les autorités locales affirment que le dossier est « prioritaire » et que les travaux se poursuivent. Cependant, en l’absence d’annonce officielle récente, l’inquiétude persiste. Certains observateurs évoquent des problèmes de coordination entre les différents acteurs, tandis que d’autres pointent des lenteurs administratives. Une chose est sûre : la population attend des réponses claires. Si le projet respecte le calendrier initial, le service devrait théoriquement être opérationnel. Or, aucun communiqué n’a confirmé à ce sujet. Le service de radiothérapie du CHU de Mostaganem représente un espoir pour des milliers de patients. Son achèvement permettrait non seulement de sauver des vies, mais aussi de réduire les inégalités d’accès aux soins dans la région. Les malades et leurs familles espèrent une mise en service effective dans les plus brefs délais. Reste à savoir si les autorités concernées pourront tenir leurs engagements et annoncer prochainement l’ouverture tant attendue de ce service stratégique. Said
