Créé en 1948 sous l’impulsion de l’architecte Georges Duparc, alors maire d’Oran, le Jardin Pasteur incarne l’ambition coloniale de modeler la ville en un modèle de modernité urbaine. Conçu comme un havre de paix au cœur de la cité, ce parc historique mêle allées ombragées, végétation luxuriante et bancs invitants, témoignant de la modernité oranaise. Véritable symbole d’une époque, il reflète les mutations d’Oran, passant d’un simple espace de loisirs à un lieu de vie incontournable.
À son apogée, le Jardin Pasteur éblouissait par ses infrastructures novatrices : Un lac artificiel où glissaient des pédalos, offrant aux visiteurs une évasion aquatique sous le ciel oranais, un zoo exceptionnel, peuplé de lions, tigres et singes, attirant des curieux de toute la région et une piscine olympique, lieu de compétitions et de détente, nichée dans un écrin de verdure.
Ces installations faisaient du jardin un pôle d’attraction familial, animé les week-ends par les rires des enfants, les promenades romantiques et les rencontres sportives.
Malgré son statut d’emblème culturel, le jardin a subi les outrages du temps. Le lac asséché, le zoo disparu et la piscine abandonnée rappellent des décennies de négligence. Pourtant, des initiatives citoyennes et institutionnelles émergent pour redonner vie à ce patrimoine. Des projets de restauration des allées, de replantation d’espaces verts et de valorisation historique tentent de réconcilier passé et présent.
À l’image du Jardin public de Medina Jdida, réhabilité en lieu culturel dynamique, le Jardin Pasteur pourrait renaître comme un espace polyvalent : un laboratoire culturel pour expositions, concerts et théâtre en plein air et un espace écologique avec des ateliers d’éducation environnementale.
Plus qu’un parc, le Jardin Pasteur est un palimpseste urbain avec ses allées qui racontent l’histoire d’Oran, sa renaissance n’est pas seulement une question de pierres et de plantes, mais un enjeu de transmission pour les générations futures, ce jardin pourrait redevenir le cœur battant d’une Oran à la fois ancrée dans son histoire et tournée vers l’avenir. Rafik