Le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun, a été élu jeudi 9 janvier président de la République, mettant fin à une vacance de plus de deux ans à la tête du pays, qui a aggravé ses crises économique et politique.
Joseph Aoun, qui aura 61 ans vendredi 10 janvier, s’est engagé à des consultations rapides pour nommer un Premier ministre afin de sortir le pays de la paralysie politique. Des analystes estiment que le rôle-clé de l’armée dans la mise en œuvre du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, entré en vigueur le 27 novembre, a été un facteur déterminant pour l’ascension de Joseph Aoun vers la présidence.
Le général Joseph Aoun , n’a aucune expérience politique mais tire profit de sa position à la tête d’une des institutions les plus respectées du pays. L’armée a aussi pu rester à l’écart des dissensions politiques qui déchirent le pays. Au sein de l’armée, il a su manœuvrer pour surmonter les crises, notamment un effondrement économique qui a frappé de plein fouet la solde de ses 80 000 soldats, l’obligeant à accepter des aides internationales pour préserver son institution.
Joseph Aoun est issu de la communauté chrétienne maronite, à laquelle la présidence est réservée, en vertu du partage confessionnel du pouvoir qui accorde aux musulmans sunnites le poste de Premier ministre et aux musulmans chiites celui de président du Parlement. Le Liban était doté d’un système présidentiel mais les pouvoirs du chef de l’Etat ont été largement diminués par l’accord de Taef ayant mis fin à la guerre civile (1975-1990) au profit du Conseil des ministres.
Le nouveau président a promis de respecter l’accord de trêve avec Israël, après la guerre meurtrière qui a opposé l’armée israélienne au Hezbollah jusqu’à fin novembre. Il a aussi assuré que l’Etat aurait désormais « le monopole des armes« .
Joseph Aoun a recueilli 99 voix sur 128 au Parlement lors d’une deuxième session dans l’après-midi de ce jeudi 9 janvier. Sa candidature était appuyée par les États-Unis et l’Arabie saoudite, poids lourd régional, selon des responsables politiques libanais.