RDC : Le spectre d’une guerre régionale

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A soldier of the Democratic Republic of Congo's armed forces holds his weapon during a security patrol around the Kiwanja airfield days after clashes with the M23 rebels in Rutshuru, 70 kilometers from the city of Goma in eastern Democratic Republic of Congo, on April 3, 2022. (Photo by Guerchom NDEBO / AFP)

L’est de la République démocratique du Congo (RDC) est de nouveau le théâtre d’une escalade inquiétante. Mercredi, lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, l’ONU a tiré la sonnette d’alarme sur le risque grandissant d’un embrasement régional. Les avancées fulgurantes du groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda selon des experts onusiens, menacent non seulement la souveraineté congolaise, mais aussi la stabilité de toute l’Afrique de l’Est. En quelques semaines, Goma, Bukavu et Kamanyola sont tombées, laissant planer la crainte d’une offensive jusqu’à Kinshasa.

Ce regain de tensions met en lumière des enjeux géopolitiques et économiques majeurs. Derrière cette violence se joue le contrôle des immenses ressources minières de la région, dont le coltan, indispensable à l’industrie technologique mondiale. Pendant ce temps, les populations civiles subissent le poids des conflits, entre exactions rapportées et déplacements massifs.

Ce conflit dépasse les frontières congolaises et révèle les failles de la diplomatie régionale. Les mécanismes de médiation mis en place par l’Union africaine et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs peinent à produire des résultats concrets. L’implication de puissances extérieures, souvent motivées par des intérêts économiques sous-jacents, complique encore la résolution du conflit. La faiblesse des institutions locales et la prolifération de groupes armés alimentent une instabilité chronique dont les premières victimes restent les populations civiles, piégées entre belligérants et abandonnées par la communauté internationale. L’urgence est double : restaurer la souveraineté de la RDC et relancer un dialogue inclusif entre toutes les parties prenantes.

Face à cette situation explosive, la communauté internationale doit cesser les demi-mesures. L’appel de la ministre congolaise des Affaires étrangères à un retrait immédiat des troupes rwandaises et la demande française de résolution au Conseil de sécurité ne doivent pas rester lettres mortes. Car chaque jour de tergiversation rapproche la région d’une guerre aux conséquences incalculables. Il est temps de privilégier le dialogue, mais aussi d’agir avec fermeté. L’Afrique de l’Est ne peut se permettre un nouveau brasier. Riad

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